Le 14 décembre prochain, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) réunira son état-major à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj. Participeront à cette rencontre la direction nationale (secrétaires nationaux), ainsi que les patrons des fédérations nationales et des unions de wilaya. Cette réunion, conforme aux statuts de ce syndicat, n'est pas si “ordinaire” comme le prétendent les responsables de l'UGTA, dans la mesure où elle se tiendra dans un contexte très particulier. Un contexte où les structures verticales de l'UGTA sont sommées de se mettre au diapason de la base, davantage préoccupée par “l'inertie” des chefs syndicaux, la dégradation du pouvoir d'achat et les entraves à l'exercice syndical. Les quelques informations recueillies auprès de la Centrale syndicale font état d'un ordre du jour “important”, où seront débattus plusieurs points, notamment ceux se rapportant au front social, à la grève des lycées et, bien entendu, à la prochaine élection présidentielle. La dernière grève des enseignants a totalement discrédité la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation affiliée à l'UGTA. Celle-ci a été décriée par les enseignants, y compris les salariés adhérents à l'organisation de Sidi-Saïd, et les deux syndicaux autonomes, le CLA et le Cnapest, ainsi que par ses propres syndicats d'entreprise (Sete). Quant à la direction nationale de l'UGTA, elle n'est pas parvenue à s'imposer dans la médiation, subissant des critiques acerbes de la part des enseignants grévistes et surtout des syndicats autonomes. Pour bon nombre d'observateurs, cette longue grève des enseignants, intervenue au lendemain de la bipartite gouvernement-UGTA et de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat, a porté un coup sérieux au pluralisme syndical de façade, mais également à la crédibilité du premier syndicat algérien, qui est accusé de “copinage” avec les gouvernants. Une telle situation contraint l'UGTA à faire, aujourd'hui, l'état des lieux dans le secteur de l'éducation, en prenant en compte tous les reculs enregistrés par sa fédération et les mesures nécessaires pour y remédier. Faut-il s'attendre au changement du secrétaire général de la FNTE ? L'hypothèse est avancée par des secrétaires nationaux, d'autant que cette fédération n'a pas, dit-on, renouvelé son mandat. Pourtant, si l'on se réfère aux statuts de l'UGTA, le changement d'un ou des responsables d'une fédération, quelle qu'elle soit, exige préalablement la tenue d'un congrès sectoriel. Une démarche que ne semble pas du tout encourager la Centrale syndicale, à quelques mois de l'échéance présidentielle de 2004. Et qui risque, par ailleurs, de porter préjudice à l'action de la Fédération nationale des pétroliers qui, indique-t-on, n'a pas l'intention de revenir sur ses positions, concernant le projet sur les hydrocarbures, qui a été seulement gelé par le ministre de l'Energie. Actuellement, la situation du front social pose problème à l'organisation de Sidi-Saïd, qui ambitionne toujours de se placer comme le partenaire “incontournable”, dans les négociations avec l'Exécutif et qui, par ce biais, veut peser dans l'opération de “parrainage” du nouveau président de la République. L'UGTA, en particulier sa direction et ses autres structures verticales, arrivera-t-elle à arracher quelque satisfaction au monde du travail ? Il est permis d'en douter, aujourd'hui, après les résultats “dérisoires”, rendus publics par la bipartite et la tripartite. H. A. Un appel qui en cache un autre Les appels à la Centrale syndicale UGTA continuent à nous parvenir à la rédaction. Ils émanent de syndicalistes de cette organisation, de l'éducation et des autres secteurs de l'activité, non seulement des régions du centre du pays (Alger, Béjaïa et Tizi Ouzou), mais aussi des différentes wilayas : Oran, Tlemcen, Constantine, M'sila, Ouargla, Annaba, Bouira, Bordj Bou-Arréridj, Batna, Boumerdès et Sidi Bel-Abbès. Ils se solidarisent avec les enseignants grévistes et souscrivent à la pétition nationale, qui appelle “l'organisation syndicale, et à sa tête le secrétaire général de l'UGTA, d'user de sa position pour intervenir auprès du gouvernement, afin de rétablir les enseignants grévistes dans leurs droits en les réintégrant dans leur poste de travail et ouvrir les négociations pour la prise en charge de leurs problèmes socioprofessionnels”. Dans ce texte, aucun commentaire n'est avancé à propos des deux syndicats autonomes, le CLA et le Cnapest, ni sur leur action de protestation ni sur leur présence ou non aux négociations avec les gouvernants. H. A.