De violents combats entre soldats et insurgés ont secoué hier plusieurs secteurs de Damas malgré un nouvel appel de la communauté internationale à cesser «immédiatement» les violences. Signe que l'émissaire international Kofi Annan n'arrive toujours pas à faire respecter son plan de paix, le cessez-le-feu entré en vigueur théoriquement le 12 avril a été encore ignoré avec des affrontements avant l'aube à un barrage militaire dans le quartier de Kafar Soussé, dans le sud de Damas. D'importants renforts de l'armée ont été dépêchés dans la zone, selon des militants. D'autres accrochages ont éclaté à la périphérie sud de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé à Londres) et plus près du centre-ville, des tirs ont été entendus sur la place ultra-protégée d'Abbassiyeh. Près de la capitale, les troupes gouvernementales ont bombardaient dimanche à l'aube la une localité de Rihawen, a précisé l'ONG basée en Grande-Bretagne. Ces combats sont survenus au lendemain d'un attentat-suicide à la voiture piégée qui a frappé pour la première fois la ville de Deir Ezzor (est) faisant neuf morts et une centaines de blessés. En outre, 23 personnes ont été tuées dans la répression et les combats. Plusieurs attentats du genre ont secoué la Syrie depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar Al Assad en mars 2011, la plupart revendiqués par des groupuscules obscurs. Le pouvoir et l'opposition se sont rejeté la responsabilité de ces attaques qui ont fait des dizaines de morts. Les violences se poursuivent dans le pays malgré la présence des observateurs de l'ONU chargés de surveiller la trêve constamment violée. Les huit pays les plus industrialisés du G8 ont appelé samedi, dans leur communiqué final à Camp David, le gouvernement syrien «et toutes les parties» à faire cesser immédiatement la violence et à appliquer les dispositions du plan Annan. «Nous sommes consternés par les pertes en vies humaines, la crise humanitaire et les violations graves et étendues des droits de l'homme en Syrie», ont indiqué les chefs d'Etat et de gouvernement, se disant «déterminés à envisager d'autres mesures à l'ONU en fonction des besoins». La Russie, dont le Premier ministre Dmitri Medvedev a participé au sommet, continue de s'opposer à toute ingérence dans les affaires de son proche allié syrien. «Il ne peut pas y avoir de changement de régime par la force. Les Syriens doivent pouvoir régler leurs affaires eux-mêmes», a dit le conseiller du Kremlin, Mikhaïl Margelov. A New York, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a évoqué avec le patron de l'ONU Ban Ki-moon «la situation extrêmement grave en Syrie et ses conséquences préoccupantes» sur les pays voisins. Dans le Liban voisin, justement, des combats confessionnels entre sunnites anti-Assad et alaouites pro-Assad ont fait dix morts durant la semaine écoulée, poussant les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Qatar à appeler leurs ressortissants à éviter de se rendre dans ce pays. La Syrie est un pays à grande majorité sunnite avec une importante minorité alaouite, une branche du chiisme à laquelle appartient le clan Assad qui dirige d'une main de fer le pays depuis 40 ans.