Même si ce pur moment de cinéma n'a pas bénéficié d'une publicité à sa mesure, le public oranais longtemps sevré, promet d'envahir le musée du cinéma. Pour donner des couleurs au gris Ramadan oranais, les institutions culturelles et autres troupes ont décidé de concocter, à la hâte, il faut en convenir, un programme d'animation pour ce mois sacré. Ainsi, la cinémathèque d'Oran sort de sa léthargie pour renouer avec son public. Pour cette fois, outre, les après-midi de jeudi et lundi consacrés aux enfants, la direction de la cinémathèque a joué gros en programmant le chef-d'oeuvre de Youcef Chahine, Silence, on tourne. Même si ce pur moment de cinéma n'a pas bénéficié d'une publicité à sa mesure, le public oranais longtemps sevré, promet d'envahir le musée du cinéma. Ce sera l'occasion d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui se battent pour la réhabilitation des belles salles que comptent la ville, transformées en salle de projection vidéo, au moment où d'autres tombent en ruine. Silence on tourne sera-t-il l'hirondelle qui annonce le primtemps? La salle du Cridish s'ouvre elle aussi au 7e art. Une série de courts métrages (26') sera consacrée au patrimoine culturel de la ville ainsi qu'à des personnalités contemporaines qui sont en train de faire le quotidien de la cité. Mohamed Fitas signe pour l'occasion deux oeuvres qui seront proposées aux cinéphiles; Bouziane Ben Achour, un créateur, une histoire et un amour des planches et Oran entre hier et aujourd'hui sont deux pères dans le parcours ascendant de Mohamed Fitas. Côté théâtre, mis à part d'anciennes oeuvres, le TRO n'a programmé aucune avant-première. Seul un one-man-show de Mohamed (troupe théâtrale El Amel) est à se mettre sous la dent. Mihoubi qui a vécu les difficultés de la mise en scène et les contraintes de la situation précaire du théâtre algérien, a décidé de réorienter son travail vers des oeuvres d'où suinte le génie des oeuvres légères, digestes, qui ne nécessitent pas d'énormes moyens matériels pour séduire le public. Pour ce faire, armé de son génie et de son cran qui a bousculé bien des conventions (théâtrales s'entend) a décidé d'occuper seul les tréteaux comme au bon vieux temps quand El Goual forçait les gens à lui concéder un espace de la tahtaha pour donner libre cours à son savoir-faire. Le Palais de la culture a réservé ses espaces aux activités des associations qui, curieusement, ne se bousculent pas au portillon cette année, hormis une exposition du pinceau libre et quelques soirées artistiques (meelting-pot) programmées pour les veillées ramadanesques. Ces soirées se disputeront bien sûr l'espace au programme habituel du Palais de la culture lequel est constitué de conférences, de récitals poétiques, d'expositions de peinture et de matinées récréatives pour les enfants. C'est là l'essentiel d'un programme culturel, arrêté pour le mois sacré du Ramadan, un programme qui comme d'habitude ne drainera pas grande foule, qui elle, sera occupée à se dégourdir les jambes ou à se préparer pour la saignée de l'Aïd en partant déjà à l'assaut des vitrines.