Se référant à la loi électorale et au règlement intérieur de l'APN, le porte-parole du Front de la justice et du développement explique qu'un parti ne peut pas démissionner de l'APN. La polémique enfle entre les opposants et Ould Kablia. Le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie, constitué de 16 partis contestataires, a réagi à la déclaration du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Un parti ne peut pas démissionner de l'APN», a affirmé hier le porte-parole, Lakhder Benkhelaf, en marge de la cérémonie d'installation de la nouvelle Assemblée parlementaire. Selon lui, le ministre a confondu partis et députés. Se référant à la loi électorale et au règlement intérieur de l'APN, le porte-parole du Front de la justice et du développement explique qu'un parti ne peut pas démissionner de l'APN, mais il peut geler ses activités. «Il n'y a aucune loi qui parle de la démission des partis», a-t-il tenu à souligner. Aiguisant ses propos, M.Benkhelaf explique que le parti est représenté au Parlement par un groupe parlementaire et le député au Parlement peut exprimer une position personnelle. Le député peut démissionner et être remplacé par celui qui le suit dans la liste de candidature. «Si on passe notre temps à remplacer les députés, on risque de passer tout le temps du mandat, ça sera un cercle vicieux», a-t-il affirmé. Toute la différence est là. La décision du boycott des travaux de l'APN a été prise par seize partis, non pas par des députés. En réaction à la décision des seize partis de boycotter les travaux de l'APN, le ministre de l'Intérieur Ould Kablia a estimé que les partis qui ne reconnaissent pas ce Parlement doivent démissionner. «Quand on ne reconnaît pas un Parlement on démissionne», a-t-il martelé dans un entretien accordé à l'agence algérienne de presse, mercredi dernier. M.Ould Kablia a même qualifié la création d'un parlement populaire d'«atteinte grave à l'Etat de droit». «La création d'un Parlement populaire est plus qu'une utopie, c'est une atteinte grave à l'Etat de droit, à la pratique de la démocratie et au respect de la volonté populaire», a-t-il affirmé à la veille de l'installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale. Le Front politique pour la sauvegarde de la démocratie refuse toujours de reconnaître ce Parlement. M.Benkhelaf a réitéré que ce Parlement est illégitime. «C'est un parlement illégitime, mais nous nous considérons des députés légitimes car on a été élus par le biais du peuple et non pas par la fraude», a-t-il clairement affirmé. M.Benkhelaf explique que la position des partis a été dictée par la conjoncture actuelle. Selon lui, cette position peut être revue à l'avenir, et cela dépendra de la conjoncture. Sur la rencontre qui devait se tenir hier pour créer un parlement populaire, M.Benkhelaf a parlé plutôt de «festival» auquel assisteront les présidents des partis politiques pour discuter des positions en vue de mettre en place une stratégie pour les jours à venir. La séance d'ouverture, hier de l'Assemblée, a été marquée par un cafouillage sans précédent. Les députés des seize partis n'étaient pas les seuls à boycotter la séance. Ceux de l'Alliance de l'Algérie verte ont également créé la surprise en se retirant de la séance relative à l'installation de l'Assemblée. Pour un début, l'opposition promet d'être violente durant la septième législature.