17 établissements de formation paramédicale sont sous la menace de mettre la clé sous le paillasson. Si le décret exécutif promulgué en mars 2011 venait à être appliqué, ce sont pas moins de 17 établissements de formation paramédicale qui mettront «la clé sous le paillasson.» Le décret contesté par ces établissements agréés par le gouvernement et qui activent sous son contrôle, énonce le statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des paramédicaux de santé publique. Le texte a introduit des changements profonds dans le secteur de l'enseignement privé destiné aux actuels et aux futurs paramédicaux. Cependant, ont déclaré, hier, les intervenants à une conférence de presse au Centre de presse du quotidien El Moudjahid, en attendant la mise en place de ces réformes, les inscriptions en formation paramédicale sont «gelées». Une situation des plus précaires pour ces établissements en découle, car ces derniers ne «pourront pas tenir encore une année, faute de nouvelles inscriptions» a martelé le Docteur Chaâbane Ghouti, représentant de la Coordination des établissements privés de formation paramédicale qui présidait aux débats de cette conférence. Dr Ghouti a souligné la spécificité de l'enseignement paramédical qui forme des infirmiers qui se spécialisent par la pratique dans une pathologie donnée, sans pour autant avoir besoin d'un diplôme supérieur. Avec les efforts des pouvoirs publics visant la création de nouvelles structures sanitaires, le déficit en personnel paramédical, tant du secteur public que privé, risque d'atteindre un seuil critique. Cette donne s'accompagne également de nombreux départs en retraite, d'exode vers d'autres pays comme, notamment, le Canada, l'Europe ou les monarchies du Golfe arabe. Dans ces derniers pays, la compétence des Algériens dans le domaine est hautement reconnue et recherchée. Alors que le gouvernement a proposé, d'une manière unilatérale, l'élection de 23 établissements publics de formation paramédicale en Instituts nationaux de formation supérieure paramédicale (non encore opérationnels), et ce en conformité avec le décret de février 2011, les établissements privés ont été ignorés. Il n'en demeure pas moins que certains établissements privés font de l'arnaque pure et simple. En effet, certaines de ces structures, pourtant agréées par l'Etat, ne respectent pas les cahiers des charges, fait-on observer. Certaines spécialités ont été ainsi supprimées afin que d'autres écoles aient l'exclusivité de ces disciplines spécialités, nous a indiqué une source en fait du dossier. Plaidant la compétence et l'équivalence des diplômes, Ghouti dira que ceux qui suivent ces cours, présentent le même examen avec les mêmes sujets, hormis le nom de l'établissement formateur qui est mentionné en tête des formulaires. Néanmoins, faut-il le souligner, les établissements privés de formation paramédicale représentent un potentiel pédagogique considérable et non négligeable. Ils sont à même de contribuer à une formation complémentaire initiale ou continue des personnels paramédicaux. Ils peuvent, par-là même, répondre de façon satisfaisante aux besoins en matière d'encadrement paramédical des structures de santé.