La commission électorale égyptienne a confirmé hier que le second tour de l'élection présidentielle les 16 et 17 juin opposerait Mohammed Morsi à Ahmed Chafiq. Le taux de participation a été de 46%. M.Morsi, candidat des Frères musulmans, et M.Chafiq ancien Premier ministre, seront au second tour «parce qu'ils ont remporté le plus grand nombre de voix» au premier tour des 23 et 24 mai, a annoncé hier Farouq Soltane, le président de la commission. Le taux de participation au premier tour de l'élection présidentielle en Egypte, organisé mercredi et jeudi, s'est élevé à 46%, a annoncé lundi la haute commission électorale. Douze candidats étaient en lice pour cette première présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak l'an dernier. Le second tour de cette présidentielle historique, qui se déroule dans un climat de compétition et d'ouverture politique sans précédent, est prévu les 16 et 17 juin. Le second tour de la présidentielle égyptienne opposera donc bien le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, à l'ancien Premier ministre Ahmad Chafiq, a confirmé hier la commission électorale, en ajoutant que le taux de participation avait été de 46%. «Aucun candidat n'a obtenu de majorité absolue. Par conséquent, conformément à l'article 40 de la loi sur l'élection présidentielle, il y aura un second tour entre (Mohammed) Morsi et (Ahmed) Chafiq (...), qui ont obtenu le plus grand nombre de voix» au premier tour les 23 et 24 mai, a annoncé Farouq Soltane, le président de la commission. M.Soltane a précisé au cours d'une conférence de presse que M.Morsi avait obtenu 5.764.952 voix (24,35%) et M.Chafiq 5.505.327 (23,25%). Le candidat de gauche Hamdeen Sabbahi vient en troisième position, avec un peu plus de 4.8 millions de voix (20,36%), suivi de l'islamiste modéré Abdel Moneim Aboul Foutouh, avec quatre millions de voix (17,13%) et l'ex-ministre des Affaires étrangères Amr Moussa avec plus de 2.5 millions de voix (10,9%). La participation au premier tour a atteint 46%, plus de 23.600.000 personnes sur près de 51 millions d'électeurs potentiels s'étant déplacées, a-t-il ajouté. Le premier tour a opposé douze candidats, en lice pour la première présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak l'an dernier. M. Morsi a bénéficié du soutien du puissant réseau militant de la confrérie, qui vaut aux Frères musulmans de détenir déjà près de la moitié des sièges de députés. M.Chafiq, dernier Premier ministre de Hosni Moubarak et ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, est accusé par ses adversaires d'être l'homme des militaires qui dirigent le pays depuis la chute de M. Moubarak en février 2011. Il a fait campagne sur le thème du retour à la stabilité, cher à de nombreux Egyptiens après 15 mois d'une transition tumultueuse. M.Morsi a toutefois obtenu le soutien officiel de la première formation fondamentaliste salafiste du pays, al-Nour, qui soutenait M. Aboul Foutouh au premier tour. Par ailleurs, la justice égyptienne se prononcera le 11 juin sur une loi interdisant aux piliers de l'ère Moubarak de se présenter aux élections, rapporte hier le journal al-Akhbar, ce qui pourrait avoir des conséquences pour Ahmed Chafiq. Amr Moussa et Aboul Foutouh ne donnent pas de consigne Deux des principaux candidats à la présidentielle égyptienne, Amr Moussa et Abdel Moneim Aboul Foutouh, ont refusé hier de donner une consigne de vote pour le second tour, qui opposera l'ancien Premier ministre Ahmed Chafiq et le Frère musulman Mohammed Morsi. M.Aboul Foutouh, un islamiste indépendant, a toutefois dit rejeter tout vote en faveur d'un «fouloul» - le terme péjoratif utilisé par les Egyptiens pour décrire les vestiges de l'ère Moubarak - une allusion claire à M.Chafiq. Des résultats officiels indiquent que le second tour se jouera entre MM.Morsi et Chafiq, qui ont cherché à élargir leurs soutiens en appelant leurs rivaux à se rallier à eux pour le second tour, les 16 et 17 juin. «Un retour à l'ancien régime est inacceptable. Tout comme le fait d'exploiter la religion dans la politique», a déclaré M.Moussa lors d'une conférence de presse. «Les Egyptiens ne seront à l'aise qu'avec un Etat civil. Un Etat religieux est quelque chose qui divise beaucoup», a averti l'ancien chef de la Ligue arabe. M.Aboul Foutouh a de son côté indiqué dans une conférence de presse distincte qu'il ferait part de sa position «une fois les résultats (officiels) annoncés». La commission électorale devait les rendre publics hier. «L'important c'est qu'ils (les électeurs, Ndlr) n'élisent pas un fouloul. Après, ils sont libres», a-t-il néanmoins ajouté. M.Aboul Foutouh, un ancien cadre dirigeant des Frères musulmans exclu de la confrérie l'an dernier, a dit que la manière dont il comptait poursuivre son action politique, par le biais d'un parti ou d'une association, serait discutée avec les volontaires de sa campagne à travers l'Egypte. M.Moussa, âgé de 75 ans, avait pour sa part dit avant l'élection, la première depuis la chute de M.Moubarak en février 2011, qu'il se retirerait de la vie politique s'il échouait. Il a toutefois laissé la voie ouverte hier à des discussions avec d'autres partis. «Je n'irai vers personne, s'ils veulent venir vers moi, j'examinerai» la question, a-t-il indiqué.