Appréhendant la reprise de son ancien statut de simple citoyen, l'ex-secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal, puis ex-député, tente de reprendre les rênes du pouvoir syndical au sein de l'entreprise. Pour beaucoup d'observateurs, c'est un semblant d'échappatoire pour celui qui fut, le temps d'un mandat, «l'intouchable». Selon ces mêmes observateurs, Aïssa Menadi n'est plus à l'abri, et pourrait être rattrapé par les scandales relatifs à la gestion du comité de participation, entre autres agissements, que l'immunité parlementaire avait maintenu en stand-by. C'est l'avis de plus d'un observateur, notamment parmi les travailleurs du complexe. «Il a fait irruption dans le complexe et a squatté le bureau syndical, promettant monts et merveilles aux travailleurs», ont déclaré plusieurs employés de l'usine sidérurgique, tous blasés par le comportement de celui qui fut leur porte-parole. Par ailleurs, s'agissant des signatures des employés, que l'ex-syndicaliste aurait obtenues en revendiquant sa reprise du syndicat, nos interlocuteurs nient avoir signé en sa faveur, encore moins solliciter son retour. Ils lui reprochent, par contre, la situation de déstabilisation au sein de l'usine et la fuite des cadres dirigeants. «Aujourd'hui, le complexe est dirigé à distance, parce qu'il avait tenu des propos menaçants à l'égard des Français, les traitant de colonialistes», devaient ajouter nos interlocuteurs. Aïssa Menadi, selon eux, a peur de se faire rattraper par les dossiers lourds. Effectivement, il semblerait que le dossier du scandale du comité de participation n'a pas livré tous ses secrets. Selon le SG du syndicat de l'entreprise, Smaïn Kouadria, deux magistrats experts ont été dépêchés sur instruction du magistrat instructeur près le tribunal d'El Hadjar, lundi dernier, au complexe d'ArcelorMittal pour établir une expertise, troisième du genre, après les deux établies en 2008 et 2009, impliquant des membres du comité de participation ArcelorMittal Annaba, qui ont eu beaucoup de problèmes judiciaires. Rappelons à ce sujet, que ce scandale avait éclaté au mois de mai de 2009 à la suite d'un dépôt de plainte collective à la demande de plus de 5000 travailleurs, lesquels ont exigé des comptes sur la gestion des oeuvres sociales depuis l'avènement du partenaire industriel l'Indien Ispat, en 2001. Un scandale qui avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque, et dans lequel étaient impliqués, pour de nombreux délits, entre autres gabegies, utilisation des fonds sociaux à des fins personnelles et mauvaise gestion, six mis en cause et condamnés à de lourdes peines, pendant que l'ex-député, qui avait fait l'objet d'accusations par les travailleurs, n'a pas été touché par ce scandale, de par sa qualité de député protégé par l'immunité parlementaire. Des travailleurs ont décidé une action de contestation, demain, sur appel du comité de participation et du bureau syndical de l'entreprise ArcelorMittal Annaba, selon un document dont nous détenons une copie. Les motivations de cette action portent sur la contestation contre les agissements de l'ex député. Un appel, en direction de l'ensemble des travailleurs, qui, selon le député Smaïn Kouadria, sont seuls habilités à faire le choix pour décider de leurs représentants. Rappelons que le mandat de l'actuel bureau syndical tire à sa fin.. selon le député Smaïn Kouadria, contacté par téléphone. Les réunions s'enchaînent avec le premier responsable de la wilaya de Annaba, Mohamed El Ghazi, Tayeb H'Marnia, SG du bureau de wilaya de l'Ugta et les services sécuritaires dans le but de trouver un dénouement à ce qui pourrait devenir une crise au sein de l'usine. Aussi, selon Smaïn Kouadria, Aïssa Menadi, a été auditionné par la Gendarmerie nationale. Deux plaintes à son encontre, ont été déposées par le staff administratif de l'entreprise d'ArcelorMittal. La direction générale du Luxembourg a dépêché Wurth Michen attendu aujourd'hui à ArcelorMittal pour tenir une réunion au sein du complexe.