Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont «dénoncé l'accord » de fusion annoncé samedi avec les islamistes d'Ansar Dine, en raison de désaccords sur l'application de la loi islamique, a annoncé vendredi le MNLA dans un communiqué. «Le Bureau politique du MNLA, devant l'intransigeance d'Ansar Dine sur l'application de la charia dans l'Azawad, et pour être fidèle à sa ligne de conduite résolument laïque, dénonce l'Accord en date du 26 mai 2012 avec cette organisation et en déclare nulles et non avenues toutes dispositions y afférent », indique le court texte daté de Gao et signé par Hamma Ag Mahmoud, membre du Bureau politique du MNLA. L'annonce de la fusion d'Ansar Dine, un mouvement allié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et du MNLA avait soulevé de très vives critiques au sein de la communauté touareg dans le nord du Mali, ainsi que dans les rangs du MNLA, un mouvement dont l'objectif politique affiché est l'indépendance du nord du Mali (région de l'Azawad) et qui a toujours prôné la laïcité. Après une annonce de fusion samedi, les deux mouvements étaient revenus dès dimanche sur leur annonce, évoquant des désaccords de fond sur l'application de la loi islamique. Il n'était «pas question » pour Ansar Dine « de revenir sur l'application de la charia », qui est son objectif affiché pour l'ensemble du territoire malien, tandis que le MNLA indiquait «chercher une formule acceptable par tous » mais que cette formule n'était «toujours pas trouvée ». Le protocole d'accord signé le 26 mai portait sur une fusion au sein d'un «Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad » (région Nord). Ansar Dine et son allié Aqmi, adepte du jihad (guerre sainte), sont désormais dominants, aux dépens du MNLA, dans l'immense Nord malien qui échappe au pouvoir central depuis deux mois, une partition de fait précipitée par le coup d'Etat militaire du 22 mars à Bamako.