La SG du PT rejette en bloc les résultats des élections Après trois jours d'intenses débats, le CC du PT est sorti avec plein de recommandations, au nombre desquelles la Constituante figure en bonne place. Malgré le replâtrage opéré par le Conseil constitutionnel qui a accepté de revoir, à la hausse, le nombre des sièges remportés par certaines formations politiques qui avaient introduit des recours, le PT s'estime toujours lésé et considère que ce ne sont pas 7, mais 35 sièges qu'on devrait, en principe, lui restituer. Intervenant à l'occasion d'un point de presse qu'elle a animé, samedi, au Centre national d'études et de recherches syndicales d'El Achour, Louisa Hanoune a rejeté, en bloc les résultats des élections législatives du 10 mai qui, à l'en croire, ont été biaisées et détournées au seul profit du FLN et de ses alliés. L'accusant de tous les maux, la conférencière est persuadée que «50% des sièges ayant été attribués à cette formation politique, sont illégaux». Autre formation à avoir essuyé de sévères critiques, le FFS de Hocine Aït Ahmed qui, selon elle, a adopté une position trouble avant, pendant et après les élections. «Je ne comprends pas la position trouble observée, jusque ici, par le FFS et sa réaction mitigée après les élections.» Toujours à propos de ce parti, l'oratrice a indiqué que «les sièges qu'il a gagnés dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, notamment, auraient dû revenir au PT qui a terminé largement en tête avec 6000 voix de plus que son rival». Sur la lancée et pour plus de détails concernant le détournement des sièges qu'elle affirme avoir remportés dans de nombreuses wilayas, Louisa Hanoune a précisé que même dans le Grand Alger, le PT a été victime d'un hold-up. «Sur les 13 sièges que nous avons gagnés, seulement 6 nous ont été attribués.» A une question sur les propos tenus par Abdallah Djaballah à l'issue des résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, la femme forte du PT s'est dite, à la fois, étonnée et indignée car, selon elle, ce responsable politique n'est pas du tout rationnel. «Tantôt, il sympathise avec le PT, en clamant qu'on lui a enlevé plusieurs sièges, tantôt, il se met en rogne contre lui parce que le Conseil constitutionnel l'a rétabli dans ses droits, en lui restituant 7 des 35 sièges qu'il avait réclamés.» Mme Hanoune a évoqué, ensuite, «les tentatives de division et autres appels au désordre lancés par 14 ou 17 partis», en soulignant, d'emblée, que «le comité central du PT avait refusé de se joindre à eux et qu'il disposait d'autres moyens et d'autres voies pour s'exprimer». Selon elle, «ces formations se sont trompées de stratégie, en voulant créer une Assemblée bis pour protester contre les irrégularités qui ont entaché le scrutin du 10 mai». L'interprétant comme un appel du pied en direction des grandes puissances pour les inciter à s'immiscer dans nos affaires, Louisa Hanoune avertit: «L'Algérie dérange. En donnant leur caution, en affirmant que ces élections ont été propres, les Etats-Unis et l'Union européenne nous cachent, certainement, quelque chose.» A une seconde question sur la révision de la Constitution et sur les réformes, l'animatrice de la conférence est catégorique, seul le retour à une assemblée constituante permettra de résoudre la crise et conforter le président de la République dans ses choix. Certaine que l'Assemblée issue du scrutin de mai est illégitime, Louisa Hanoune interpelle le chef de l'Etat pour prendre les décisions qui s'imposent et réhabiliter le Parlement. «Abdelaziz Bouteflika ne peut pas rester insensible à cette situation qui risque de bloquer les institutions, d'autant qu'il avait promis dans plusieurs de ses discours, de veiller au grain et sanctionner, sévèrement, ceux qui enfreindraient les lois», a-t-elle conclu.