C'est une réunion importante qui a eu lieu mardi soir. Il y a un état d'alerte général au sein du mouvement sportif national. Cela a incité les présidents de fédérations sportives à réagir d'où la réunion qui les a regroupés mardi soir, au siège du COA, autour du président de l'instance olympique, M.Mustapha Berraf. Sur les 42 fédérations que compte le pays, une trentaine était représentée à cette réunion ce qui démontre qu'il y a bien péril en la demeure. Un péril généré par certaines dispositions de la loi de finances de l'exercice 2004 qui prévoient une diminution des crédits alloués au secteur des sports. Une situation paradoxale quand on sait que 2004 est une année où les grandes manifestations sportives ne manquent pas, notamment les Jeux Olympiques d'Athènes au mois d'août et les Jeux sportifs arabes que notre pays organisera au mois de septembre. Globalement, le secteur de la jeunesse et des sports verra ses crédits diminuer de 204.952.000 dinars (plus de 20 milliards de centimes) ce qui est énorme pour un secteur dont le budget ne représentait que 0,70% de celui de l'Etat. Dans le chapitre du financement du mouvement associatif où émargent toutes les associations sportives (fédérations, ligues, clubs, etc...), on observe une diminution de 141 millions de dinars (dans cette diminution il faut, bien entendu, incorporer les associations qui relèvent de la jeunesse). Ces associations sportives se verront défalquer les 436 millions de dinars qu'elles ont reçus en 2003 au titre de la préparation des équipes nationales pour les Jeux sportifs arabes qui devaient avoir lieu au mois de septembre dernier et qui ont été reportés à septembre 2004 en raison du séisme qui a frappé le nord du pays le 21 mai. Cependant, 350 millions de dinars seront alloués au football dans le cadre de sa «refondation». Un chiffre en deçà de ce qu'espérait la FAF qui craint que cet argent ne serve à financer la participation de l'équipe nationale à la CAN 2004 et aux éliminatoires de la Coupe du monde 2006 ainsi que la participation de l'EN espoirs aux éliminatoires des Jeux Olympiques, voire sa préparation à ces mêmes joutes si elle venait à se qualifier pour le tournoi final, sans oublier la participation de nos clubs aux compétitions africaines et arabes. Quant aux 436 millions de dinars qui s'envolent, on demandera aux athlètes de rester en l'état, de ne pas se dépenser pour la meilleure représentativité qui soit aux Jeux sportifs arabes avec la forme ,qui était la leur au mois de septembre dernier. Pour ce qui est des Jeux Olympiques, ils n'auront qu'à s'en remettre à Dieu. Ce qui a déçu les présidents de fédération c'est le fait qu'ils étaient restés, l'an dernier, sur la promesse des décideurs que l'enveloppe de 2004 serait revue à la hausse. «Il est certain, dira Berraf, que les plus hautes autorités du pays se soucient du sport et veulent l'aider. Il y a en deçà des mécanismes qui font que les promesses tombent en désuétude.» Un débat riche et fructueux a marqué la réunion de mardi soir où l'accent a été mis sur la nécessité de ne pas rester les bras croisés mais de bousculer les évènements pour tenter de se faire entendre. Les fédérations exigent plus de moyens étant entendu que la préparation des athlètes pour des compétitions de haut niveau nécessite un financement sans cesse grandissant (il faut, environ, consacrer 1 million de dollars par an et par athlète pour préparer les Jeux Olympiques. Saïd Guerni, champion du monde du 800 mètres en 2003, n'a eu droit qu'à 250.000 dollars). En dehors de cette histoire du financement on a abordé la question des infrastructures et de l'absence d'un centre national de préparation des équipes nationales. A ce titre, les présidents de fédérations souhaiteraient, provisoirement, en attendant la création de ce fameux centre, l'utilisation des installations du CNEN et invitent le MJS à entamer des négociations avec le propriétaire des lieux le MDN, lequel MDN aurait, déjà, assuré certaines fédérations (football par exemple) de son accord pour mettre à leur disposition le centre. A l'issue de la réunion, le consensus a été obtenu sur le fait qu'il faut sensibiliser les pouvoirs publics par le biais d'un communiqué (reproduit ci-après) et d'une lettre au Chef du gouvernement avec copie au ministre de la Jeunesse et des Sports. Les présidents de fédérations se proposent, également, de dégager un groupe représentatif afin de demander audience au Président de la République. Il restera à voir, ensuite, si toutes leurs démarches seront suivies d'effet. Dans le cas contraire, l'idée de geler les activités de toutes les équipes nationales a été envisagée.