Rien n'est laissé au hasard pour drainer un maximum de voix des électeurs pour une participation massive aux législatives du 10 mai prochain. Cette fois-ci, ce sont les personnes handicapées qui sont les plus courtisées par les différents acteurs de l'événement décisif, comparé par le président de la République, lui-même, au 1er novembre 1954. Ces personnes qui représentent un nombre de deux millions de voix potentielles le jour J. Le pas est fait par la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'actuelle APN. Celle-ci qui, pourtant, devait s'affairer à préparer ses bagages et quitter l'hémicycle Zighoud-Youcef dans quelques jours. Apparemment, rien ne presse cette commission, qui se projette déjà dans l'avenir. Peut être même qu'elle s'est déjà installée pour un autre mandat, confiante dans les résultats du prochain scrutin. Hier, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale des personnes handicapées, cette commission a organisé une journée parlementaire portant sur la nécessité de revoir le dispositif juridique en faveur des personnes handicapées, de façon à suivre les autres réformes engagées ailleurs et répondre aux aspirations des concernés. «La loi N°02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées est dépassée. Elle ne répond pas aux besoins et aux aspirations des personnes handicapées qui voient tout changer autour d'eux. Des réformes ont touché toutes les catégories de la société et tous les âges mais les personnes handicapées restent à la traîne. Elles aussi en ont besoin et le revendiquent. Nous devons agir sur les textes juridiques parce que c'est là où il y a plus de lacunes. Des lacunes en matière de prise en charge sociale, médicale, psychologique…», a souligné le président de la commission suscitée, Abdelkader Belkacem Kouadri, insistant sur les mots et fixant les visages présents dans la grande salle de la Deuxième chambre du Parlement. Manière de séduire et de convaincre l'assistance qui semble déjà suffisamment acquise à sa démarche. A chacun son intérêt. Mohamed Rezak Nabil, le président de l'Union nationale des handicapés algériens (Unha), bien connu pour son engagement dans la vie associative et son combat pour la défense des droits des personnes handicapées, semble lui aussi jouer le jeu des politiques. «Le handicapé d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier. Nous sommes prêts à relever le défi dans tous les domaines d'activité y compris dans le domaine politique. Le handicap est dans les mentalités.» Et d'insister à nouveau : «Les personnes handicapées doivent prendre part à toutes les activités dont celles politiques. Nous sommes aptes à faire ce que certaines personnes valides ne peuvent pas réussir. Allez consulter les sites des associations des personnes handicapées pour voir de quoi celles-ci sont capables.» Et M. Koudri de poursuivre : «Il y a problème dans la vision politique de la personne handicapée. Il faut que cela change. Il faut leur faciliter l'adhésion aux partis politiques, les soutenir dans leur engagement politique, leur accorder le droit de se présenter aux élections et les aider à occuper des postes de responsabilité.» Le représentant de la Commission politique aborde également la pension mensuelle de 4 000 DA allouée à cette catégorie «marginalisée» de la société. «Cette pension est dérisoire. Il faut l'augmenter à au moins 10 000 DA par mois». Les bons discours à l'approche des élections. Tout passe en politique! K. M.