L'opération de rapatriement par voie aérienne de quelque 12.000 Sud-Soudanais sommés de quitter le Soudan est attendue cette semaine, a annoncé hier l'Organisation internationale des migrations (OIM). L'OIM a entamé le 14 mai l'évacuation à partir de l'aéroport international de Khartoum de milliers de Sud-Soudanais bloqués depuis des mois dans des campements de fortune à Kosti, à 300 km au sud de la capitale soudanaise. Estimant que ces migrants constituaient une menace pour la sécurité, les autorités locales leur avaient donné jusqu'au 5 mai pour quitter les lieux. L'ultimatum a été repoussé au 20 mai puis supprimé après l'annonce des plans d'évacuation de l'OIM. Selon un décompte hier matin, l'OIM a déjà transporté 11 020 personnes au Soudan du Sud, à bord de 73 vols. Au total, l'opération aura coûté 5,5 millions de dollars. «C'est très exceptionnel», a déclaré Jill Helke, la chef de mission de l'OIM au Soudan, précisant que ce pont aérien avait été mis en place «en raison de l'urgence». Deux avions devaient quitter Khartoum pour Juba hier, suivis par un autre vol aujourd'hui puis par le dernier demain, a précisé Mme Helke, ajoutant que l'opération s'était «très bien» déroulée surtout en cette saison de tempêtes de sable. Environ 900 personnes sont encore enregistrées à Kosti pour un départ dans le cadre de l'opération de l'OIM, mais tous ne prendront pas l'avion: un nombre indéterminé de ces migrants a réussi à gagner le Soudan du Sud par la route, souvent pour pouvoir emporter plus de possessions avec eux. Les Sud-Soudanais de Kosti vivaient dans des abris de fortune et dépendaient de l'aide internationale. Ils faisaient partie des quelque 350.000 Sud-Soudanais qui se trouvaient au Soudan au 8 avril, date limite fixée par Khartoum pour quitter le territoire ou régulariser leur situation. Beaucoup étaient venus au Nord pour échapper aux combats lors de la guerre civile Nord/Sud (1983-2005, deux millions de morts) qui a abouti à la partition en juillet 2011. Les tensions restent vives entre les deux pays, qui ne parviennent pas à s'accorder sur des questions clés comme le tracé de la frontière et le partage des revenus pétroliers. Ces tensions ont dégénéré en combats meurtriers en avril, mais sous la pression internationale, les négociations ont repris.