Bien que la plupart affirment s'être assez bien débrouillés dans l'ensemble, les candidats redoutent que l'épreuve de mathématiques ne leur joue un très mauvais tour. Le père ne trouve aucune objection à ce que le nom de sa fille apparaisse dans le journal, mais sa progéniture semble nourrir quelques appréhensions et insiste pour que seules les initiales y soient portées. Finalement, c'est elle qui aura le dernier mot. A peine sortie du lycée Omar-Racim d'Alger, où elle venait de subir les épreuves de physique, au menu du dernier jour, Ilhem D. pousse un grand ouf de soulagement. Et pour cause, cinq jours d'examen, c'est très éprouvant, clame- t-elle, et ça laisse, à la fin, des traces. Bien que persuadée d'avoir assez bien travaillé dans l'ensemble, elle redoute, cependant, que l'examen de maths ne lui joue un mauvais tour. Comme la majorité des candidats que nous avons rencontrés, Ilhem a un petit pincement au coeur, car pour elle, les sujets étaient on ne peut plus difficiles. Son père qui reconnait que les mathématiques ce n'est pas sa tasse de thé, lui vient aussitôt en aide. Convaincu que Ilhem est une bonne élève, il n'hésite pas à pointer un doigt accusateur en direction du ministère de l'Education nationale qui, selon lui, a failli à sa mission, en n'arrivant pas à trouver une issue à toutes ces grèves et agitations qui ont perturbé durant toute leur scolarité les élèves. Tout en soulignant que sa fille est une bonne élève, il dénonce le manque de conscience et de professionnalisme des enseignants qui ont pris en otage les lycéens, particulièrement, les candidats au Bac. Qu'à cela ne tienne, lorsque nous lui avions demandé de nous livrer ses impressions à l'issue de l'épreuve de physique, Ilhem n'est pas allée par quatre chemins, en indiquant que les cinq exercices étaient à sa portée et qu'elle les avait tous résolus. Se projetant déjà sur le 2 juillet, date de la proclamation officielle des résultats, elle n'a pas manqué de nous dire que c'est maintenant que les choses sérieuses commencent et que c'est très difficile de lutter contre le stress qui commence à l'envahir. Candidat, lui aussi, au Bac sciences, Rédha Lafri, qui est issu du lycée Cheikh Bouamama, ex-Descartes, considère que les sujets de jeudi étaient accessibles et que, d'une manière générale il avait bien rempli son contrat. Malgré quelques difficultés rencontrées en maths, à l'instar de tous ses camarades, ce jeune de 18 ans, à l'allure très sportive, croit en sa bonne étoile et espère décrocher le Bac avec mention pour pouvoir choisir librement la filière qui lui convient. Sollicité également pour donner son appréciation, un troisième candidat qui était pressé de rentrer chez lui à sa sortie d'examen, semblait très sûr de lui et pense que l'épreuve de physique était relativement facile. Comme R.L, il compte beaucoup sur cette matière pour faire le plein et augmenter son capital points car dit-il, seuls ceux qui obtiendront le Bac avec mention auront droit à un choix. Tout en avouant que la philosophie n'est pas sa tasse de thé, il est convaincu, néanmoins, que la note qu'il obtiendra à l'issue de cet examen n'aura aucun impact sur le résultat final. Les candidats affectés au lycée Okba pour y passer le Bac littéraire, filière langues, sont toujours sous le choc. N'arrivant toujours pas à surmonter leurs déboires en maths, certains ne se font pas d'illusions et considèrent qu'ils ont déjà perdu le Bac. C'est en tout cas l'impression que nous ont laissée les candidats du lycée Saïd Touati de Bab El Oued. R.A et S.Saber redoutaient beaucoup l'examen de mathématiques qu'ils considèrent comme leur talon d'Achille. Selon eux, l'examen était trop dur et aucun élève n'était parvenu à le résoudre. Revenant sur les épreuves des premiers jours, ils ont indiqué que s'ils ne sont pas parvenus à répondre à certaines questions, c'est à cause de certains enseignants qui ont brillé par leur absence et qui ne se sont jamais intéressés aux élèves. Intervenant dans la discussion, un candidat dit avoir obtenu 4 de moyenne au troisième trimestre. Ayoub Hadj Rabah va plus loin. Selon lui, la faute incombe entièrement aux enseignants qui n'ont, à aucun moment, cherché à donner l'exemple. Bien au contraire, il estime qu'ils ont failli et méritent une sanction pour leurs absences répétées et leur manque d'engagement. Malel Abdelli abonde dans le même sens et précise que les programmes n'ont pas été menés à terme, notamment en histoire, qui l'ont pénalisée à l'examen.