Abordée par des journalistes en marge de son intervention à l'APN, la ministre de la Communication et de la Culture s'est montrée des plus virulentes. Elle a, ni plus ni moins, accusé la presse d'«incompétence». Excédée par les questions des confrère, Khalida Toumi a lancé à leur adresse : «Vous ignorez les lois qui régissent votre métier.» C'est ainsi que la ministre se range sans réserve sur les propos tenus par le chef de l'Etat au sujet de la presse privée. Avant cela, la ministre a répondu aux interpellations des députés sur le rôle du secteur public de l'information, notamment la médiatisation par la télévision nationale des activités des anti-Benflis. «Je ne vois aucun problème à ce que l'Entv diffuse les activités du mouvement de redressement du FLN même s'il n'est pas agréé. Il est étonnant tout de même que vous vous focalisiez sur cette question et pourtant les exemples ne manquent pas», a-t-elle affirmé. C'est aussi la réponse de l'Exécutif aux inquiétudes de la classe politique et des journalistes vis-à-vis des «graves dérives» enregistrées par l'Entv dans la pratique du service public. La ministre de la Communication et de la Culture ne s'arrête pas à ce stade. Elle prend aussi, et avec force, la défense du président de la République. Aussi devant des députés réunis jeudi à l'hémicycle et en réponse aux interrogations du représentant d'El Islah, relatives au non-respect de la notion du service public par la télévision algérienne, Mme Toumi précise: «Nous devrions remercier la République algérienne qui nous permet exprimer nos opinions avec une totale liberté, lesquelles sont diffusées sur la chaîne nationale.» Or, force est de constater que l'Entv couvre les activités d'organisations non agréées. Faut-il appartenir au clan du président pour bénéficier d'un traitement de faveur? Et comment les responsables définissent-ils la notion de service public? Ce sont les principales interrogations soulevées par Mohamed Benabdeslam. Plaidant pour «la révision de l'actuel texte», la ministre reproche aux députés et aux journalistes de faire dans «la pseudo- politique», en «désignant le président Bouteflika, comme unique responsable de la situation des médias».