[«L'Algérie et l'Autriche, une amitié profonde qui remonte à de longues années»]«L'Algérie et l'Autriche, une amitié profonde qui remonte à de longues années» Ce Forum, qui intervient à la veille de la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance, a eu pour objectif de présenter l'Algérie dans toutes ses facettes depuis 1962. Le président de l'Association algéro-autrichienne, Johann Moser, a soutenu que l'Algérie est un grand pays qui va toujours au bout de ses rêves. «L'Algérie a maintes fois prouvé qu'elle était forte. C'est un pays qui a su réaliser son plus grand rêve, celui de devenir indépendant», a déclaré M.Moser dans son discours d'ouverture du Forum de discussion qui a eu lieu le 5 juin dernier, dans la capitale autrichienne, à l'initiative de l'Association algéro-autrichienne, sous les auspices de l'ambassade d'Algérie à Vienne. «La relation qui existe entre nos deux pays n'est pas seulement une relation bilatérale, il s'agit plutôt d'une amitié profonde qui remonte à de longues années», a ajouté Johann Moser. Pour sa part, Karl Blecha, organisateur du comité de soutien pour les réfugiés algériens en 1958, ancien ministre de l'Intérieur, a estimé que «L'Algérie est d'après moi, le seul pays qui peut empêcher le Printemps arabe de devenir un hiver arabe», ajoutant que «même si des erreurs ont été commises, l'Algérie reste le pays qui peut démontrer qu'il est possible de faire autrement et d'emprunter un chemin autre que celui de la dictature ou du sang». L'orateur a conclu que «l'Algérie est un pays qui a beaucoup souffert lors de la guerre de Libération et de la tragédie nationale noire. C'est aussi toute cette souffrance et ces pertes humaines qui font sa force. C'est un pays que l'on devrait prendre pour exemple». Cette rencontre qui intervient à la veille de la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance, a eu pour objectif de présenter l'évolution politique, économique et sociale de l'Algérie depuis son indépendance en 1962. En plus de l'ambassadeur d'Algérie en Autriche, Mohamed Benhocine, étaient également présents: Ali Haroun, ancien ministre des Droits de l'homme et membre du Haut Comité d'Etat, Nadjia Bouaricha rédactrice en chef au quotidien El Watan, Karl Blecha et enfin le professeur Fritz Keller, historien, dont la thèse de doctorat portait sur la gauche autrichienne et la résistance algérienne. Ont assisté également à ce Forum, des représentants diplomatiques des ambassades d'Egypte, du Liban et de l'ambassade de France. Dans un premier lieu, les intervenants ont fait de courtes interventions dans lesquelles l'Algérie a été présentée sur les plans historique, économique et social. Maître Ali Haroun a, quant à lui, commencé sa présentation en faisant une petite correction concernant la Guerre d'Algérie. Il précise que «l'Algérie a fait la guerre à la France en tant que puissance coloniale et non au peuple français». Il poursuit en donnant des explications sur les dates-clefs de la Révolution qui reste un exemple pour le Monde arabe. Il conclut en évoquant la tragédie nationale noire et encourage les peuples tunisien et marocain à tirer leçon de l'expérience algérienne de 1992 pour ne pas tomber dans le même problème que celle-ci. La journaliste Nadjia Bouaricha a bien fait comprendre son point de vue en ce qui concerne le pouvoir algérien. Elle critique le mode de gouvernance et le manque de démocratie dans le pays. Pour elle, la nature du régime est au centre du problème. Elle ajoute: «Pour moi nous n'avons pas un Ben Ali ou un Moubarak, nous en avons plusieurs.» Elle explique l'exception de l'Algérie dans les problèmes que vit le Monde arabe actuellement en argumentant: «Notre pays a déjà eu son printemps arabe en 1988 et ce, même avant la chute du mur de Berlin. Le peuple algérien a assez subi de souffrances pendant la tragédie nationale et ne veut plus souffrir. Certes, le peuple a soif de changements, mais pas à n'importe quel prix.» Abordant le problème qui sévit actuellement au nord du Mali et la prolifération des armes dans cette région frontalière de l'Algérie, l'ambassadeur d'Algérie à Vienne a plaidé pour l'option du dialogue entre les deux parties en conflit. «Suite aux événements qui se sont passés en Libye, une situation gravissime sévit dans la région du Sahel. Il est vrai qu'une grande quantité d'armes circule dans cette région, mais l'Algérie suit de près la situation et espère emmener les deux belligérants à dialoguer pour un avenir commun entre Bamako et les régions du Nord. Aussi, met-elle tout en oeuvre pour lutter contre l'Aqmi». Lors de cette rencontre, la question du Sahara occidental a été abordée par les intervenants. «L'Algérie se préoccupe beaucoup du cas du Sahara occidental et souhaite que le problème se règle d'une façon diplomatique et pacifique, encourageant le peuple sahraoui dans ce sens», a déclaré l'ambassadeur d'Algérie. M.Mohamed Benhocine a ajouté, par ailleurs, être satisfait du bon déroulement de ce forum de discussion. Il réitère l'amitié entre le peuple algérien et le peuple autrichien et affirme qu'il oeuvrera dans ce sens durant les prochaines années. Il n'oublie pas de rappeler l'importance de la communauté algérienne en Autriche et ajoute que l'ambassade d'Algérie est ouverte aux propositions de celle-ci concernant les activités culturelles et qu'elle s'efforcera d'aider et de la soutenir dans la mesure du possible. Il annonce que l'ambassade d'Algérie prévoit de réunir sa communauté pour le 5 juillet afin de fêter le 50e anniversaire de l'Indépendance.