la Cadc a rendu publics les noms des délégués qui ne font pas partie de ses structures. Les neuf délégués dits de Mechtras ont été exclus des rangs de la Cadc à l'issue de la troisième séance du conclave ouvert, qui s'est déroulée le week-end dernier à Imzizou (Fréha). En effet, les 48 coordinations (43 participantes et 5 observatrices), qui ont pris part à cette réunion, ont, à l'exception de celles des Ouacifs, de Aïn El-Hammam et de Beni Zmenzer, qui ont demandé un sursis, ont unanimement voté pour l'exclusion des neuf délégués. En revanche, la coordination de Larbaâ Nath Irathen, «soucieuse de l'unité du mouvement», a décidé de l'installation d'une commission de médiation entre les parties en conflit en associant les parents de martyrs à cette action. Cette commission prendra effet dès cette semaine et conclura son travail par une déclaration qui sera lue lors d'un conclave d'unification des rangs qu'abritera Larbaâ Nath Irathen. Cela dit, dans la déclaration qui a sanctionné les travaux du conclave d'Imzizou, la Cadc a rendu publics les noms des délégués qui ne font pas partie de ses structures. Cela dit, devant cet état de fait, la coordination de Beni Zmenzer s'est retirée du conclave pour ne pas cautionner cette décision. La Cadc explique cela par « le fait de l'absence de ces délégués au conclave, demeuré ouvert, malgré les tentatives de les ramener à la raison pour d'éventuels éclaircissements ». Dans ce sens, le mouvement citoyen impute cette fraction «au pouvoir mafieux et assassin et ses supplétifs qui ont franchi le Rubicon en s'attaquant à la sacro-sainte cohésion du mouvement». A signaler que les coordinations de Boudjima, Makouda et Tigzirt, qui occupent une position médiane entre les deux ailes, ont boudé la réunion d'Imzizou. Après l'évacuation de ce point, les coordinations participantes ont planché sur l'adoption du document de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur dans sa forme. Un document qui est à l'origine des péripéties vécues par le mouvement ces dernières semaines. Après bien des palabres, le document fut adopté, même si trois principaux points restent nuancés. Ainsi, concernant la révocation des élus, les rédacteurs du document ne précisent pas si cette revendication concerne également les élus de l'APN ou se limite uniquement aux élus locaux (APC et APW). Aussi, dans le chapitre voies et moyens de l'application de la plate-forme d'El-Kseur, le document ne porte aucune référence sur la constitutionnalisation de tamazight, si elle le sera par voie référendaire ou parlementaire. S'agissant de la satisfaction politique des revendications, les archs ne précisent pas si le mouvement définira les instruments de l'application des revendications en concertation avec la base ou si cette satisfaction se fera par la signature d'accords directs avec les autorités. Par ailleurs, un conclave de vérité s'est tenu parallèlement dans la soirée de jeudi à Mechtras. Ainsi, 17 coordinations ont pris part à cette réunion parallèle. Selon Mohand Hachimi, délégué des Ouadhias, «les coordinations qualifiées de dissidentes ont à l'unisson réitéré le rejet du document de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, tel que conçu actuellement». Le délégué des Ouadhias, qui figure d'ailleurs sur la liste des exclus de la Cadc, affirme que «les 17 coordinations réunies à Mechtras ne sont aucunement contre le dialogue». Cependant, pour lui, «cette démarche ne peut se dérouler dans la conjoncture actuelle marquée par l'extrême tension sociale». Concernant la décision d'exclusion de neuf délégués prise par ses pairs réunis à Imzizou, Mohand Hachemi récuse cette décision et estime que «seule la base, qui nous a mandatés, est habilitée à prendre une telle décision, et ce, conformément aux principes directeurs du mouvement». Ainsi, dans une déclaration rédigée par les conclavistes de Mechtras, il est mis l'accent sur «les invectives à l'encontre des partis qui sont incompatibles avec un mouvement transpartisan». En même temps, les conclavistes de Mechtras jugent «l'horizontalité du fonctionnement du mouvement citoyen, principe de base consacré, n'est plus qu'un lointain souvenir par les adeptes du dialogue au rabais». En faisant allusion aux velléités de leadership de certains délégués. Pour conclure, l'aile réunie à Mechtras réaffirme «son attachement au strict respect des résolutions du mouvement citoyen conformes aux principes directeurs et code d'honneur par le sang, des valeureux martyrs du Printemps noir».