L'Euro 2012 a seulement commencé depuis deux jours et, déjà, racisme et hooliganisme sont des mots présents, entre les cris de singe adressés aux joueurs de couleur des Pays-Bas à Cracovie et le comportement violent de supporteurs russes à Wroclaw. L'Euro 2012, organisé cet été en Pologne et en Ukraine, jusqu'au 1er juillet (finale prévue à Kiev), ne serait pas facile à mettre sur pied, les organisateurs le savaient. Surtout entre deux éditions «tout confort», l'Euro 2008 en Autriche et en Suisse, et la prochaine, en 2016 en France. Les mauvaises ondes avaient commencé à se répandre avant même le début du tournoi. La BBC avait en effet diffusé, fin mai dans son émission Panorama, une interview de l'ancien capitaine de l'équipe d'Angleterre Sol Campbell et des sujets accusant l'Ukraine et Pologne d'abriter des gangs de hooligans ou de néonazis s'en prenant à certaines minorités. «Restez chez vous, regardez l'Euro à la télévision! Ne prenez surtout pas ce risque car vous pourriez revenir dans un cercueil!», avait notamment insisté Campbell. Ces déclarations avaient provoqué la colère de l'Ukraine. L'attaquant italien Mario Balotelli a lui aussi lancé un débat bien avant le match d'ouverture sur la conduite des joueurs de couleur visés par des comportements racistes. Balotelli avait déclaré à France Football que s'il était victime de tels actes à l'Euro il quitterait le terrain. Et mercredi, à deux jours du premier match, le premier incident notable est survenu à Cracovie durant un entraînement public de l'équipe des Pays-Bas, avec des cris de singe émanant de supporters d'un club de foot polonais dans le public. «On a tous entendu des cris de singe, on ne peut pas accepter ça», a rapporté le capitaine des Oranje Mark van Bommel au journal néerlandais de référence De Telegraaf. «Durant le tournoi, si un seul d'entre nous est confronté à ces cris, nous irons immédiatement trouver l'arbitre pour lui demander d'intervenir», poursuit le milieu de terrain. Les arbitres ont désormais le pouvoir d'interrompre temporairement ou définitivement un match en cas d'incidents racistes. Puis il y a eu vendredi soir à Wroclaw un beau match sur le terrain, Russie-République Tchèque (4-1), et des dérapages dans les tribunes et en dehors du stade. L'UEFA a ouvert une procédure disciplinaire contre la Fédération russe pour le mauvais comportement de certains des fans de l'Equipe nationale. Sur un film amateur diffusé par la télévision polonaise TVN24, on voit un groupe de supporteurs en train d'attaquer à coups de poing et de pieds les bénévoles vêtus de gilets verts du service d'ordre dans le stade. Par ailleurs, un incident à caractère raciste lors de cette même rencontre - émanant de supporters russes et visant un joueur tchèque de père éthiopien Theodor Gebreselassie - avait été rapporté samedi par une association anti-raciste basée en Pologne. Deux dates sont à surveiller. Tous les 10 du mois, soit ce dimanche (10 juin), il y a traditionnellement des manifestations anti-russes dans le centre de Varsovie, non loin de l'endroit où s'est installée l'équipe russe. Et mardi, les supporteurs russes avaient prévu de défiler dans les rues de Varsovie vers le stade National pour assister à Russie-Pologne, match déjà sous haute tension en temps normal à cause de l'Histoire entre les deux pays et qui sera sans doute classé à risques.