[L'APN traîne le pas] La loi sur le cas d'incompatibilité du statut de député risque fort de ne pouvoir être appliquée. La nouvelle APN est en stand-by. Alors que la clôture de la session intervient dans moins d'un mois, l'Assemblée nationale n'a toujours pas mis en place son architecture. Ni bureau du secrétariat, ni commission parlementaire, tout est à l'arrêt. Plus de 15 jours après l'installation de la septième législature, l'institution présidée par Larbi Ould Khelifa a du mal à démarrer ses activités. «Il n'y a rien au niveau de l'APN», nous confie une source parlementaire. Vivement contestée, la nouvelle APN se retrouve victime des troubles qui secouent les partis politiques en particulier le parti majoritaire, le FLN. «Vu ce qui se passe au FLN, l'APN n'a pas encore procédé à la répartition des tâches», affirme un député FLN. L'Assemblée doit attendre la réunion du comité central pour procéder à l'installation de ses structures, nous a-t-on indiqué. «Une fois le comité central réuni, les choses seront plus claires», précise la même source en faisant allusion aux contestataires qui demandent le départ de M.Belkhadem. A l'instar du FLN, le FFS et le PT ont compliqué davantage la tâche de Ould Khelifa. Les deux partis ont refusé de siéger au niveau du bureau de l'APN et des commissions parlementaires. Les deux partis n'ont même pas assisté à la première réunion qu'a présidée Larbi Ould Khelifa le 3 juin dernier. Une correspondance a été adressée aux partis absents les invitant à désigner leurs représentants au bureau et aux commissions, sans résultat pour le moment. Contestant les résultats des élections, des partis ont renoncé à la gestion des affaires de l'APN. En plus du FFS et du PT, 16 partis ont décidé de boycotter les sessions de l'APN en signe de contestation. En revanche, l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) joue un double jeu. Bien qu'elle ait vivement contesté les résultats des législatives et dénoncé la fraude, elle est prête à «participer». Le secrétaire général du mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi a affirmé samedi que l'Alliance de l'Algérie verte (El Islah, MSP et En Nahda), participera aux travaux de l'actuelle Assemblée populaire nationale (APN) malgré «son manque de légitimité». Pour lui, l'APN constitue «une tribune indispensable pour défendre le programme de l'Alliance». M.Akkouchi a assuré que l'Alliance travaillera au sein d'un seul groupe parlementaire et défendra le programme de l'Alliance. Par ailleurs, il y a lieu de relever que la loi sur le cas d'incompatibilité avec le statut du député risque fort de ne pourvoir être appliquée. En effet, la clôture de cette session interviendra dans moins d'un mois, l'APN n'aura pas suffisamment de temps pour examiner la compatibilité des nouveaux élus avec le statut de député. Cette procédure prend au moins un mois. Sachant que cette mission est du ressort de la commission juridique, laquelle n'est pas encore installée. Il faut reconnaître que beaucoup d'élus sont en porte-à-faux avec les critères fixés par la loi sur l'incompatibilité avec le statut de député. Des opérateurs économiques et des responsables de clubs sportifs font partie de la nouvelle équipe. Ces derniers seront-ils écartés? Attendons pour voir.