La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a une fois de plus demandé à Damas de mettre fin aux attaques contre les civils en Syrie, accusant à nouveau le gouvernement de crimes contre l'humanité. "Le gouvernement de Syrie devrait cesser immédiatement l'utilisation d'armes lourdes et le bombardement de zones habitées, car de telles actions équivalent à des crimes contre l'humanité et autre possibles crimes de guerre", a déclaré Mme Pillay lors de l'ouverture de la 20e session du Conseil des droits à l'homme de l'ONU. Cet appel intervient alors que les forces gouvernementales ont repris undi le bombardement de la ville rebelle de Homs, dans le centre de la Syrie, et mènent des opérations dans la province de Damas, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ancienne juge à la Cour pénale internationale (CPI) a par ailleurs exhorté la communauté internationale à "surmonter les divisions et travailler pour mettre fin à la violence et aux violations des droits de l'homme" en Syrie. "Nous devons aussi faire tout notre possible pour s'assurer que des comptes soient demandés aux auteurs, y compris ceux qui ont attaqué les observateurs de l'ONU en Syrie", a-t-elle dit, soulignant les "attaques quotidiennes" contre les convois des observateurs onusiens. Samedi, les observateurs de l'ONU ont annoncé la suspension de leur mission en Syrie en raison de "l'intensification des violences". Pour sa part, l'opposition syrienne craint un nouveau massacre à Homs (centre) et a appelé l'ONU à voter une résolution contraignant le régime à arrêter la répression. Selon un bilan de l'OSDH datant de jeudi dernier, les opérations de répression et les combats entre armée et rebelles ont fait au moins 3.353 morts depuis le 12 avril, date d'entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu que les observateurs étaient censés surveiller.