Le ministre australien des Affaires étrangères, Bob Carr, est arrivé hier en Libye, afin de plaider pour la libération d'une délégation de la Cour pénale internationale (CPI), dont une avocate australienne chargée de la défense de Seif el-Islam El Gueddafi. Les quatre membres du personnel de la CPI, Me Melinda Taylor et ses collègues espagnol, russe et libanais, sont détenus depuis le 7 juin à Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli). Ils étaient venus à Zenten rencontrer Seif el-Islam, détenu depuis son arrestation en novembre par une brigade d'anciens rebelles de cette ville. Le fils de l'ancien homme fort de Libye est recherché par la CPI pour crimes contre l'humanité, mais Tripoli souhaite le juger elle-même. Mme Taylor est accusée d'espionnage: selon des responsables libyens, elle avait apporté un stylo-caméra et une lettre codée de l'ancien bras droit de Seif el-Islam, Mohammed Ismaïl, aujourd'hui en fuite. Peu après son arrivée, M.Carr a été reçu par le Premier ministre libyen par intérim, Abdel Rahim al-Kib, avant d'autres rencontres avec de hauts responsables des autorités de transition, selon le bureau de M.Kib. «Je veux rester prudent quant à mes commentaires sur les détails des accusations et j'attends peu des discussions prévues aujourd'hui», a déclaré le ministre avant les rencontres. «Mais nous allons souligner le fait que Mme Taylor est en Libye en vertu d'un mandat de la CPI et du Conseil de sécurité de l'ONU, et que ce mandat garantit une immunité», a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement libyen avait indiqué la semaine dernière que l'arrestation de la délégation était «une affaire de sécurité nationale».