C'est à la côte Ouest d'Alger que réside depuis des années une partie de la nomenklatura Ministres, députés, sénateurs et directeurs généraux ne veulent pas quitter le luxe de la résidence Sahel. Le directeur de la résidence d'Etat du Club des pins, Hamid Melzi, décide de reprendre certaines villas occupées par des anciens responsables dont des ministres, des députés et des directeurs généraux d'entreprise. C'est à la côte Ouest d'Alger que réside depuis des années une partie de la nomenklatura. Parmi les responsables à avoir été destinataires de mises en demeure pour quitter les lieux figurent d'anciens ministres: Hachemi Djaâboub, Bouguerra Soltani et Abdelmadjid Menasra. Ce dernier se serait plié aux injonctions de Melzi. Parmi les directeurs généraux et députés concernés, on retrouve Wahid Bouabdellah du FLN. Mais plusieurs autres anciens hauts responsables ne semblent pas avoir été inquiétés. On parle avec insistance de Yahia Guidoume et de Abdelmadjid Teboune, anciens ministres, et de Mohamed Alioui ancien député. Ce qui conduit à poser cette question: y a-t-il des chouchous de l'Etat qui bravent les lois de la République? Assurément oui. Sinon, comment expliquer que des hommes et des femmes qui ne sont plus en fonction continuent d'occuper ces villas? Le règlement les autorise à demeurer sur place deux ans après avoir quitté leur fonction. Pas au-delà. Une instruction qui est loin d'être appliquée. La nécessité de libérer les villas est dictée par l'impératif de loger de nouveaux responsables. C'est la résidence d'Etat située à 25 km à l'Ouest d'Alger et qui obéit dans son fonctionnement à un règlement strict qui est la mieux indiquée pour cet avantage lié à la fonction. La sécurité est l'un des mobiles ayant présidé à ce choix. Un périmètre de protection est effectivement institué à ses alentours. Le plan de sécurité du périmètre de protection est élaboré sous l'égide du wali en concertation avec le directeur général de la résidence d'Etat du Sahel. Il est interdit dans les zones sensibles situées à l'intérieur du périmètre de protection d'installer des équipements de télécommunications, de pratiquer des activités de pêche, de baignade subaquatique, de sports nautiques, de survol du périmètre par parachute ou par ballon. Il est aussi interdit d'exercer toute activité constituant une menace pour la sûreté et la sécurité de la résidence d'Etat du Sahel et le mouillage d'embarcations. L'accès est strictement réglementé. Il y va de la sécurité de ses occupants. Conscient des problèmes posés par l'exploitation de la résidence Sahel, le gouvernement a pris la décision de son extension. Un décret exécutif a même été publié dans le Journal officiel. Erigée sur des domaines agricoles et construite par une entreprise chinoise à coups de millions de dollars, protégée par de hauts murs, cette nouvelle résidence comprend 53 villas. Les meubles et la décoration ont été assurés par une société italienne, Castelli. Pour assurer une pleine quiétude des occupants, plusieurs restrictions sont imposées: toutes constructions, installations ou activités implantées à l'intérieur du périmètre de protection, qui pourraient constituer un obstacle ou un danger pour la sûreté et la sécurité de la résidence d'Etat du Sahel, peuvent faire l'objet de transfert, de délocalisation, de modification ou de démolition. Le périmètre de sécurité s'étend aux zones limitrophes, constituées d'habitations et de terres agricoles. Les constructions illicites et les habitations précaires à l'intérieur du périmètre de protection doivent faire l'objet de démolition. Mais pourquoi ministres, députés, sénateurs et directeurs généraux ne veulent pas quitter le luxe du Club des pins? S'ils tardent à libérer leurs villas, c'est qu'ils sont considérés comme des chouchous de la République qui n'hésitent pas à s'incruster dans la résidence Sahel.