Les redresseurs et les contestataires du CC ont manqué de peu de le «déposer» Les contestataires qui affirment détenir 168 signatures anti-Belkhadem et qui ont annoncé des poursuites judiciaires contre ce dernier, iront-ils au bout de leur logique? Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a réussi, non sans laisser des plumes, à franchir l'écueil de la session ordinaire du comité central de son parti tenue ce week-end dans des conditions rocambolesques. Les redresseurs et les contestataires du CC qui ont manqué de peu de le «déposer» se disent déterminés à aller jusqu'au bout de leur entreprise. Ils ont annoncé de poursuivre en justice M. Belkhadem pour falsification des signatures des membres du CC pour se maintenir à son poste de secrétaire général. La crise étant directement liée à la présidentielle de 2014, de l'aveu même de Abdelaziz Belkhadem, la question qui se pose est de savoir si Belkhadem résistera à tous les coups jusqu'à 2014 ou finira-t-il par être destitué avant l'élection présidentielle? Une chose est sûre, c'est que si le SG du FLN a résisté jusqu'à présent, c'est que la décision définitive de son départ ou de son maintien n'est pas encore tranchée. Car, ce n'est ni Belkhadem, ni les redresseurs, encore moins les membres contestataires du comité central qui ont le pouvoir de décision. Les centres de décision sont informels, invisibles et ailleurs qu'à l'intérieur des structures du parti. Etant une constante, cette réalité est confirmée même par les membres du comité central partisans de Belkhadem. «Je suis cadre du FLN, je peux vous le confirmer en toute sincérité: Belkhadem est encore là non parce qu'on le soutient ou pas mais parce que la décision de son avenir n'est pas encore arrêtée. Il faut d'abord trouver un successeur et un candidat plus ou moins crédible dans le parti, ce qui n'est pas encore fait pour le moment. Il faut se rappeler aussi que la présidentielle est un peu loin», commente ce membre du comité central et ex-député qui a demandé à garder l'anonymat. Notre interlocuteur ajoute que la pire des prévisions serait celle de voir Belkhadem à El Mouradia en 2014. La lecture de ce membre du CC laisse envisager d'autres épisodes autrement plus décisifs de la crise de l'ex-parti unique. L'autre question qui se pose est de savoir si les contestataires, qui affirment détenir 168 signatures anti-Belkhadem et qui ont annoncé des poursuites judiciaires contre ce dernier, iront au bout de leur logique. Il serait difficile de se projeter dans cette éventualité; les expériences du passé ayant déjà confirmé que les menaces des redresseurs n'étaient que des paroles en l'air. L'on se rappelle l'épisode où le mouvement de redressement conduit par Salah Goudjil et Mohamed Seghir Kara annonçait la fin de Belkhadem avant début 2012, promettant un congrès extraordinaire et des plaintes afin d'invalider le 9e congrès du parti du mois de mars 2010. Tout cela n'a pas eu lieu. La donne change, certes, avec l'entrée en scène d'autres membres du CC, mais la décision finale n'étant pas du ressort du FLN, il serait difficile de croire à un changement qui viendrait de l'intérieur. Parti au pouvoir, parti du pouvoir, le FLN, qui a faussé toutes les règles du jeu politique sain et loyal, n'a jamais démenti cette équation. Dans son siège éjectable, M.Belkhadem procédera-t-il tout de même à certains changements dans la direction du parti? Lors de sa conférence de presse de samedi, il a promis l'application stricte du règlement et des statuts du parti que lui-même, selon les contestataires, avait violés. La question mérite d'être posée, notamment lorsque l'on sait que le premier qui a amplifié la contestation anti-Belkhadem à cause de son exclusion des listes électorales, n'est autre que le membre du bureau politique, Abdelhamid Si Afif. Ce dernier avait accusé, avant les élections législatives, le SG du FLN de tous les maux allant jusqu'à menacer de publier des vidéos compromettantes contre M.Belkhadem. Des sources du FLN ont annoncé que la composante du bureau politique changera à l'issue de la session du comité central. Mais dans un parti, qualifié par le redresseur Mohamed Seghir Kara, d'«association de malfaiteurs», il faut s'attendre à tout.