Reporters sans frontières (RSF) a vivement critiqué mardi la condamnation à deux ans de prison ferme d'un jeune blogueur marocain pour « possession et trafic de drogue », qualifiant l'accusation de "fallacieuse", dans un communiqué. « Nous déplorons vivement ce verdict. Les accusations fallacieuses portées contre Mohamed Sokrate semblent être une nouvelle étape dans la campagne contre la liberté d'expression menée par les autorités marocaines, et qui a déjà conduit à l'arrestation et la condamnation de plusieurs blogueurs », selon RSF. Condamné le 15 juin, Mohamed Sokrate, 30 ans, est connu pour être un défenseur de la laïcité et des libertés individuelles et pour ses commentaires critiques à l'égard du régime. Il a également été membre du mouvement de contestation du «20 février » et faisait partie des jeunes invités, en 2011, à participer au comité de la réforme constitutionnelle que le roi Mohammed VI a mis en place dans la foulée du « Printemps arabe ». RSF «s'inquiète de la recrudescence de l'utilisation du droit pénal à l'encontre des blogueurs », ajoute le communiqué.. L'avocat du blogueur, Me Taher Abouzaid, qui a décidé de faire appel, avait indiqué que le tribunal de Marrakech (sud), où le procès a eu lieu, a refusé les dépositions des témoins présents lors de l'arrestation du père et du frère du jeune blogueur.