Demain se tiendra une réunion plus un rassemblement devant le Cnes. En réponse à la correspondance du ministre du Travail, M.Louh, rendue publique samedi dernier, et qui faisait part du refus de son département à inscrire l'organisation syndicale appelée Conseil national autonome des enseignants du secondaire et du technique (Cnapest), son président M. Meriane Meziane, a provoqué, hier, une conférence de presse à travers laquelle il a rejeté la décision de Louh en la qualifiant «d'abusive et non conforme à la convention internationale du travail». Ce qui est certain c'est que cette nouvelle mesure n'a nullement influé sur le mouvement de protestation qui poursuit normalement son débrayage et ce, pour sa quatrième semaine consécutive. «Nous poursuivons normalement notre grève», déclare le conférencier en indiquant que son bureau tiendra, demain, une réunion plus un rassemblement devant le Cnes. Le jour d'après, le conseil national tiendra une assemblée générale afin de décider de la prochaine démarche à entreprendre, notamment, en ce qui concerne la riposte à la décision du ministère du Travail. «Il est fort probable que nous traduisons le ministre en justice», lâche M.Mériane, sans trop s'étaler sur le sujet car, estime-t-il, la décision d'entreprendre une telle action revient à la base. Décidément, le ministre du Travail, de par sa décision, n'a fait qu'augmenter d'un cran l'ire des protagonistes du mouvement et à renforcer davantage leur obsession à obtenir l'agrément par n'importe quel moyen. Les prétextes avancés par le ministère et qui consistent en la mise sous réserve du dossier d'agrément, selon le SG du Cnapest, ne tiennent pas la route. «Nous n'avons à aucun moment été sommés de réviser notre règlement intérieur, contrairement à ce le ministre a prétexté.» Et d'ajouter «le ministre a transgressé les lois de la République dans la mesure où c'est à la justice de prendre de telles décisions». M.Mériane, ne se contente pas d'avancer des propos, il a exhibé un dossier démontrant la démarche du Cnapest depuis le dépôt du dossier jusqu'à ce jour. Il n'est pas, en effet, facile de trancher cette question d'agrément en faveur d'une des parties, du moment que le ministère a également donné ces agréments afin de justifier sa démarche. Ainsi peut-on lire dans le communiqué que «l'examen du dossier de l'agrément déposé en date du 29 avril 2003 a permis de relever des observations qui ont été portées à la connaissance du Cnapest en date du 27 mai 2003, soit avant l'expiration du délai légal de 30 jours tel que fixé par l'article 8 de la loi 90-14 du 2 juin 1990, relative aux modalités d'exercice du droit syndical». Le document en question ajoute que «les réponses reçues par les services concernés ont révélé que nombre des observations émises n'ont pas été prises en charge par le Cnapest. Cet état de fait a fait l'objet d'une correspondance de ces services en date du 03 septembre 2003». Enfin, le communiqué indique que le projet de statut élaboré par ce syndicat n'a pas pris en considération les observations formulées par le ministère du Travail. Ainsi la demande est considérée comme étant non conforme à la loi 90-14 du 02 juin 1990, relative aux modalités du droit syndical «malgré toutes les clarifications qui ont été portées à la connaissance du Cnapest».