Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a indiqué hier que les islamistes de Boko Haram, au Nigeria, pourraient être accusés de crimes contre l'humanité s'ils venaient à être jugés d'avoir commis des attaques systématiques généralisées contre des civils. «Les membres de Boko Haram et d'autres groupes et milices, s'ils venaient à être jugés d'avoir commis des attaques systématiques et généralisées contre la population civile - y compris pour des motifs religieux ou ethniques - sont susceptibles d'être reconnus coupables de crimes contre l'humanité», a déclaré le porte-parole du Haut Commissariat, Rupert Colville, lors d'un point presse. «Des actes délibérés conduisant au nettoyage de la population sur des motifs fondés sur la religion ou l'origine ethnique reviendraient aussi à un crime contre l'humanité», a-t-il insisté. M.Colville a expliqué que le Haut Commissariat est extrêmement préoccupé par la vague de violences et de tueries causées depuis le 17 juin par la nouvelle série d'attentats contre des églises situées dans des villes de la province de Kaduna (nord). Ces attaques ont provoqué des représailles de jeunes chrétiens et des contre-attaques de musulmans.