Le ministre algérien des Finances a défendu le principe «pollueur-payeur». Le grand argentier du pays a battu en brèche au Sommet de RIO+20 sur le développement durable organisé par l'ONU, la thèse des puissances économiques, qui consiste à imposer une taxe carbone à l'ensemble des pays de la planète. Même le continent africain est concerné. Dans son intervention lors d'un panel tenu en marge de la conférence onusienne se déroulant au Brésil. Karim Djoudi a défendu le principe «pollueur-payeur». C'est-à-dire, celui qui pollue, paie. En d'autres termes, la taxe carbone doit être soldée uniquement par les pays industrialisés et non pas par les pays africains dont le taux d'émissions en carbone est évalué à moins de 5%. «L'Afrique émet une proportion infime, moins de 5% de gaz à effet de serre, et ne peut accepter d'être taxée pour des retombées sur le climat, dues aux processus de production qui ont été développés par les pays avancés», argumente le représentant algérien qui défendait le continent noir contre cette taxe jugée injuste par les spécialistes. Dans cette logique, «l'impact financier doit être pris en charge par les pays développés, qui sont à l'origine du changement climatique actuel et dont les effets négatifs grèvent les budgets des pays les moins avancés et constituent des goulets d'étranglement pour leur développement», souligne Karim Djoudi dans ce sommet planétaire qui a réuni 86 chefs d'Etat ou de gouvernement. Plus solennel devant ses partenaires, le ministre invite les plus grands émetteurs de carbone à assumer leur «responsabilité historique» devant ce phénomène, en apportant un soutien financier aux pays en développement pour un essor des énergies alternatives afin de réduire les émissions de carbone. En ce qui concerne les aides destinées aux pays africains frappés par la crise, l'initiative de l'Algérie est un cas d'école. A ce propos, Karim Djoudi souligne les efforts consentis par l'Algérie en matière d'aide publique au développement des pays africains. «L'Algérie a procédé durant les années 2010-2011 à un effacement de la dette qu'elle détenait sur 13 pays africains.» Par ailleurs, l'intervention de Karim Djoudi a été une occasion pour lui de dévoiler, devant les experts internationaux, la stratégie algérienne inhérente au développement durable. En abordant la politique nationale relative à l'émergence d'une économie verte en Algérie, le représentant du gouvernement met l'accent sur le schéma-directeur national de l'environnement, avec comme objectif un aménagement du territoire conforme à un développement durable adéquat. Plus pointu dans ce registre, Karim Djoudi décline devant l'auditoire les prévisions à atteindre par l'Algérie, sur le long terme, en matière des énergies durables. En effet, le Programme national des énergies renouvelables fixe à l'horizon 2030 une production de 40% des besoins domestiques en électricité générée par les sources d'énergies non fossiles.