L'Otan a confirmé hier qu'une réunion du Conseil de l'Atlantique nord se tiendra demain à Bruxelles à la demande de la Turquie après qu'un de ses avions de chasse a été abattu vendredi par la Syrie en Méditerranée. «Le Conseil de l'Atlantique Nord se réunira mardi à la demande de la Turquie», a indiqué la porte-parole de l'Otan, Oana Lungescu. «Nous prévoyons que la Turquie fera une présentation sur ce récent incident» devant les ambassadeurs des 27 autres pays membres de l'Alliance atlantique, a-t-elle précisé. Une source diplomatique turque avait indiqué hier à Ankara que la Turquie réclamait cette réunion urgente, qui se tiendra au siège de l'Otan à Bruxelles. Mme Lungescu a précisé que la Turquie avait pour cela invoqué «l'article 4 du traité» fondateur de l'Alliance atlantique. Celui-ci stipule que «les parties se consulteront chaque fois que, de l'avis de l'une d'elles, l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties sera menacée». Depuis le début de la crise en Syrie, l'Otan a toujours affirmé qu'elle n'avait nullement l'intention d'intervenir militairement dans ce pays. «Une intervention militaire étrangère n'est pas la bonne voie pour la Syrie», a déclaré son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen le 13 juin en Australie. Pour les responsables de l'alliance occidentale, les conditions qui avaient été établies en 2011 pour intervenir en Libye ne sont pas réunies pour la Syrie. L'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Otan, Ivo Daalder, a ainsi récemment expliqué qu'il n'existait «pas de base internationale légale» à une intervention, sous la forme d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. De plus, «il n'existe pas d'appels au sein de la région ou de l'opposition syrienne pour une intervention militaire de l'Otan», avait-il ajouté. L'article 4 est l'un des 14 articles du Traité de l'Atlantique Nord, plus connu sous le nom de Traité de Washington, qui avait été signé dans cette ville le 4 avril 1949 pour poser les fondements de l'Otan. L'article considéré comme le plus important est le cinquième, qui se réfère au droit à la légitime défense collective et stipule qu'une attaque armée contre l'un ou plusieurs des membres de l'Otan sera considérée comme une attaque dirigée contre eux tous. L'Otan a invoqué l'article 5 une seule fois dans son histoire, à la suite des attentats du 11 septembre 2001.