C'est dans le temps additionnel que le Nasr a concrétisé un succès amplement mérité. Alger-Stade du 5 juillet- Soirée douce et humide- Eclairage insuffisant- Pelouse en mauvais état- 10 000 spectateurs environ- Arbitrage de M.Brahmi assisté de MM.Belkhatir et Ayoub. But : Kabri (90'+ 2). Avertissements:Ghezal et Obiakor (ESS). Les équipes: ESS: Methlouti, Benfradj, Zouaghi K., Haggui, Ghezzal, Kone, Traoui, Baya, Gtari(Bejaoui 68' puis Hamrouni 90'), Nwoha(Arafa 46'), Obiakor. Remplaçants non utilisés: Baba, Sellami, Zouaghi C., Bouzgarou. Entraîneurs : Souayah et Lobello. NAHD: Toual, Gana, Amirat(Meghraoui 85'), Laïfaoui, Djeradi, Kabri, Mezlioui, Messas, Bendebka(Bouras 90'), Alliche( Bentayeb 63'), Yacef. Remplaçants non utilisés: Mameri, Dob, Ferhati, Salah Eddine. Entreaîneur : Biskri. Il y avait de la joie, lundi soir , dans le vestiaire du NAHD après la victoire obtenue aux dépens de l'ES Sahel. Une ambiance de fête somme toute légitime pour un club que l'on disait promis au rôle de faire-valoir dans cette coupe arabe. Aujourd'hui le fait est là: le Nasr occupe, au bout de deux journées de compétition, seul, à la première place de son groupe en attendant la confrontation entre les deux clubs égyptiens d'El Ismaïli et d'El Ahly qui devait avoir lieu hier soir. Et le supporter husseindéen de verser dans les pronostics les plus favorables pour son équipe tant on sait que le succès grise et, sur un plan purement onirique, vous fait déplacer des montagnes. Et dire qu'à une minute près, cette propension à l'optimisme béat n'aurait pas eu cours. Effectivement la concrétisation de ce succès n'est intervenue que durant le temps additionnel, les trois minutes que l'arbitre marocain a daigné concéder, comme le stipulent les règlements du football, pour rattraper les secondes gaspillées au moment des changements de joueurs et des soins prodigués aux joueurs blessés. On jouait la 2e minute de ce temps additionnel et tout portait à croire que l'ES Sahel s'en retournerait chez elle avec le point du match nul. Il ne restait qu'une minute à disputer, 60 petites secondes et l'arbitre allait renvoyer, dos à dos, les deux formations aux vestiaires. A ce moment là, dans un rush rageur, les joueurs husseindéens tentèrent de mener l'offensive de la dernière chance. Un contre qui occasionna une situation des plus confuses devant le but des tunisiens, le gardien de ces derniers intervenant miraculeusement pour repousser, par deux fois, le ballon avant que celui ci n'atterrisse du côté droit de l'attaque du NAHD , endroit où un défenseur de l'ESS commit une faute et provoqua un coup franc. C'est Yacef qui se chargea de le tirer et son long centre, envoyé, en hauteur, sur un paquet de joueurs, fut repris de la tête, au premier poteau, par Kabri qui donna assez d'effet au ballon pour le mettre hors de portée du gardien tunisien et l'envoyer mourir dans l'angle opposé. Ce fut, vraiment, le but de la dernière chance, celui auquel nul ne croyait sauf, bien sur, les joueurs qui ont continué à attaquer pour forcer le destin. A ce titre il convient de les saluer bien bas car, en règle générale, le footballeur algérien est connu pour baisser les bras dès qu'il sent qu'il n'arrive pas à marquer. Cette victoire est de celles qui ne peuvent être contestées. Elle n'a pas été le fruit d'une domination outrageuse de la part du NAHD mais celui-ci aura, au moins, eu le mérite de chercher à bousculer les évènements et de provoquer la faute face à un adversaire venu à Alger pour gérer le point du match nul, certainement préoccupé par la finale aller de la coupe d'Afrique des clubs vainqueurs de coupes qu'il doit disputer dimanche prochain au Nigeria face à Julius Berger. Devant un vis-à-vis aussi timoré (le gardien Toual n'a eu au ir à arrêter durant tout le match), le NAHD a mis de la volonté et du coeur se sachant, peut être, diminué techniquement et par manque d'expérience des grands rendez-vous. Sa très bonne entame du match aurait pu lui valoir d'ouvrir le score très tôt. C'est ainsi qu'à la 13', sur un coup franc tiré par Yacef depuis l'aile droite, Alliche s'éleva plus haut que tout le monde et expédia le ballon sur la barre transversale, laquelle balle, en retombant au sol, fut reprise, du pied droit, par Bendebka qui l'envoya, à son tour, sur la même transversale. On a senti, à travers cette action, le désir du Nasr de remporter la victoire mais il dut se mesurer au schéma tactique d'un onze tunisien chez qui le moindre espace était occupé. Cela aboutit à un long, très long, scénario dans lequel le NAHD vit ses escarmouches échouer en raison, également, d'un manque d'application et de lucidité dans la dernière passe. Ce fut pour cela que la seconde alerte chaude pour le camp de l'ESS ne se situa qu'à la 69' sur une action développée sur l'aile droite qui se termina par un centre tendu de Bentayeb et que Bendebka reprit en pleine course de la tête avant que Methlouti ne dévie, au prix d'un extraordinaire réflexe, le ballon en corner. L'ESS, c'est sûr, venait d'échapper au couperet et il frôla, de nouveau la catastrophe à la 81', sur un ballon mal renvoyé par sa défense et que Mezlioui reprit de plein fouet, d'une vingtaine de mètres pour l'envoyer au ras du montant droit des buts tunisiens. Comme on l'a dit plus haut, au lieu de baisser les bras, le NAHD eut le mérite de continuer à attaquer dans les ultimes minutes car il sentit que ses chances de gagner étaient encore réelles. Une opération couronnée de succès qui lui vaut maintenant d'occuper la première place de son groupe. Ce résultat va amener ses adversaires à se méfier de lui mais comme nous a dit son entraîneur, Mustapha Biskri, «il n'est là que pour apprendre en se mesurant à quelques unes des meilleures formations du monde arabe». Le 25 décembre prochain, à Ismaïlia, pour le compte de la 3e journée, le NAHD sera attendu avec le statut d'un club qu'il convient de respecter.