Il y avait bien longtemps que le public du 5-Juillet n'avait pas été à pareille fête. Alger-Stade du 5-Juillet- Temps frais et très humide- Eclairage insuffisant- Pelouse en mauvais état- 10.000 spectateurs environ- Arbitrage de M. Lardjoun assisté de MM.Kitabgui et Fenane( Maroc)- Buts : Cherrad(15' et 20'), Boutabout (40' et 70'), Mamouni(45') et Akrour(81'). Avertissements: Mamouni(Algérie) et Bulus (Niger) Les équipes: Niger : Abdourahine, Haruna, Aniset( Galey 57'), Alassane, Moussa, Issa Dodo, Issaka( Laouali 64'), Mohamed (Idrissa 68'), Meyei, Bulus, Daouda. Remplaçants non utilisés : Ouwo, Imman, Boubacar, Madougou. Entraîneur: Yeo Martial Algérie: Mezaïr, Raho, Haddou, Aribi, Zafour, Mansouri, Mamouni (Hadjadj 68'), Kraouche (Ghazi 75'), Achiou, Cherrad (Akrour 62'), Boutabout. Remplaçants non utilisés: Slatni, Zaoui, Fellahi, Gaouaoui. Entraîneur: Saâdane Il y avait une ambiance de fête ce vendredi sur les gradins du stade du 5-Juillet rendus mouillés par un taux d'humidité au dessus de la normale. Le public évalué à une dizaine de milliers de spectateurs a, sans cesse, communié avec son équipe qui l'a comblé d'aise avec une victoire des plus larges, ce 6 à 0 constituant l'un des plus gros scores réalisés par l'EN depuis l'indépendance. La joie était donc de mise dans le stade olympique, un phénomène que nous avions oublié tant la froideur du public algérois à l'égard des Verts avait pris de l'ampleur. Il est vrai que ceux-ci, auteurs de prestations médiocres, n'avaient rien fait pour s'attirer la sympathie de leurs supporters. Leur rentrée dans le rang qui leur a, d'ailleurs, valu de disputer cet humiliant tour préliminaire, a fait fuir les spectateurs et ceux qui continuaient à se déplacer au stade n'y allaient que pour railler les joueurs et leur entraîneur. Ce succès sur le score de 6 buts à 0 semble tomber à point pour réchauffer cette relation équipe nationale-public algérois qui était proche de la rupture et aurait amené les Verts à fuir la capitale pour une très longue période. Mais ces Verts-là savent bien qu'ils ne rencontreront pas toujours des adversaires du calibre de l'équipe du Niger. Une équipe des plus faibles qui n'a pratiquement rien montré de concret durant les 90 minutes de jeu en dehors de l'action de Moussa Mohamed à la 32' qui vit le joueur nigérien rater de peu le cadre alors qu'il s'était présenté seul face à Mezaïr et de celle de la 85' sur laquelle Issa Dodo tenta une reprise acrobatique mais sans succès. Ces deux coups d'éclat ont été noyés dans un océan d'occasions que se sont procurées les algériens démontrant en cela que le score, malgré sa lourdeur, est flatteur pour les Nigériens. Du reste, fallait-il s'attendre à ce que les représentants d'un football, classé à la 166e place dans la hiérarchie mondiale, qui vient à peine de relancer son championnat national après l'avoir suspendu pendant deux ans et qui ne possède que de quelconques joueurs professionnels évoluant, pour les uns, dans d'obscurs clubs du Ghana et pour les autres dans une équipe estudiantine des Etats-Unis d'Amérique, viennent bousculer les évènements jusqu'à tenir en échec la formation algérienne même si celle-ci ne fait plus partie du groupe de l'élite africaine. Avouons que le coup aurait, vraiment, été trop gros et aurait provoqué de sérieux remous dans le football algérien. Ne faisons, cependant, pas la fine bouche et saluons ce large succès qui va, on l'espère, réconcilier pour un bon moment le public avec son équipe. Celle-ci en a vraiment besoin et cherche à se remettre sur de bons rails après avoir longtemps été détournée de la voie qui mène vers les grands du continent. Ce vendredi elle s'est fait plaisir et a contenté ses fans en se montrant sérieuse et guère encline à gamberger face à un adversaire donné battu d'avance. Il y a lieu de retenir dans le feu d'artifice d'avant-hier la très bonne tenue du réseau offensif au sein duquel la complémentarité du duo Cherrad-Boutabout a donné d'énormes satisfactions, ces deux joueurs ayant donné l'impression de jouer ensemble depuis de nombreuses années, multipliant les appels dans les espaces. Leur association à la pointe de l'attaque algérienne a constitué, à coup sûr, la plus grosse satisfaction de la soirée. Avec eux, il convient de souligner le rôle précieux tenu par les hommes du milieu du terrain notamment Yazid Mansouri lequel, par ses facultés de récupérateur, a permis à son équipe de bénéficier de nombreux ballons mais aussi Achiou qui gagnerait à s'appliquer mais qui a été dans les bons coups de la plupart des six buts inscrits par ses coéquipiers. On n'en dira pas autant de la défense, notamment en son axe central, et qui a paru mal à l'aise sur les très rares contres nigériens. En prenant en compte le fait que des joueurs comme Ziani (présent à Alger et qui aurait du jouer sur le flanc gauche de l'attaque mais qui s'est malheureusement blessé la veille du match à l'entraînement), Meniri (il devrait être titularisé par son entraîneur du FC Metz lors du prochain match), Beloufa, Ouadah, Yahia et pourquoi pas Madouni sont susceptibles d'intégrer la sélection nationale lors de ses prochaines sorties, on se dit que cette dernière a des raisons de croire en un possible redressement. Maintenant se profile la CAN 2004 pour laquelle il n'y aura qu'un seul match de préparation, le 15 janvier, à Alger, contre le Mali. Les joueurs vont être versés dans leurs clubs respectifs en attendant de se retrouver, pour les locaux, le 12 décembre pour un regroupement de trois jours. Le départ pour la Tunisie est prévu le 19 janvier et, là bas, les Verts savent qu'ils ne rencontreront pas de Nigériens. Ce sera pour eux le plus gros des challenges.