La force montante Celia Ould Mohand s'est attaquée aux quatrains de cheikh El Medjdoub. Mieux vaut tard que jamais! Cette maxime semble avoir trouvé terrain d'application ces derniers temps dans la wilaya d'Oran, notamment chez les responsables de la direction de la culture et ceux du commissariat du Festival de la chanson oranaise qui ont vu juste en rendant hommage à titre posthume aux artistes qui ont marqué l'actualité culturelle de la ville des deux Lions, des années durant. La 5e soirée a été marquée par les hommages rendus à titre posthume à trois piliers de la chanson oranaise, à savoir Nedjadi Meghraoui, Serrour Hasni et Bechaâ Belkhiter. Emouvantes ont été les images qui s'offraient lorsque les responsables du festival se sont retrouvés face à face avec les familles des défunts en ressuscitant les mémoires de ces derniers. La séquence a été totale lorsque l'épouse de Nedjadi Meghraoui, guidée par le chef d'orchestre Kouider Berkane, s'est mise à fredonner une chanson d'ambiance dont l'auteur n'est autre que son époux. Cette dernière, malgré son âge quelque peu avancé, ne s'est pas trop démenée en fredonnant sans aucune note l'hymne dédié à l'été et la plage qui interpellent l'exilé à rentrer au bercail. La chanson est certes rythmée mais son verbe, qui est émouvant, porte dans ses dimensions plusieurs symboliques puisqu'elle condamne l'immigrant pour avoir trop tardé en ne rentrant pas au pays ne serait-ce que pour passer, en l'espace de quelques jours, des vacances conviviales en compagnie de la famille et des amis. Lui emboîtant le pas, le frangin de Hasni Serrour s'est mis, lui aussi, à immortaliser publiquement en reprenant quelques refrains, de l'une des oeuvres du défunt Serrour. Le Festival de la chanson et de la musique oranaises est, tel que conçu par ses organisateurs, un carrefour à travers lequel les jeunes artistes, en quête d'un avenir artistique brillant, sont appelés à démontrer leurs talents. Ce fut le cas à l'occasion de la 5e soirée et ce, lorsque deux forces montantes ont émerveillé les spectateurs venus en force lundi soir. Ouvrant le bal, la petite Celia Ould Mohand, âgée à peine de 12 ans, s'est, tout en se relâchant, attaquée aux quatrains de cheikh El Medjdoub. Interpréter les quatrains d'El Medjdoub n'est pas aussi simple étant donné que ses oeuvres exigent d'importantes capacités vocales et la maitrise du verbe. En accrochant les intentions des membres du comité de jury, Celia Ould Mohand a réussi à franchir le cap. Cette jeune artiste à l'avenir brillant, est élève en 5e année solfège et 3e année en violon tandis que son cursus scolaire est riche puisqu'elle boucle chaque fin d'année avec une moyenne qui frise les 19/20. A son actif, plusieurs participations dans des grands galas aussi bien à Oran, qu'à Alger, Béjaïa, Constantine et Annaba. Sa dernière sortie est sa participation à l'occasion de l'hommage rendu à Alger à la célèbre chanteuse kabyle Nouara. L'été 2011 lui a servi de tremplin puisqu'elle a eu à accompagner Lounis Aït Menguellet et Nouara lors de leur passage à Oran. Le spectacle a eu lieu au Théâtre de verdure d'Oran à l'occasion de la semaine culturelle de Tizi Ouzou à Oran. Lui succédant, le petit Ali Soleimane, issu du quartier Cavaignac, un autre postulant au concours du festival a, pour sa part, démontré ses forces vocales en interprétant une chanson rythmée qui dénonce la harga et les aléas en se livrant aux dents de la mer. Le jeune Soleimane Ali a, à son actif, un parcours riche, puisqu'il a été pendant plusieurs années le ténor de la chorale des enfants de la radio, émission dédiée exclusivement aux enfants créateurs.