Les mouvements de contestation se suivent mais ne se ressemblent pas. Les demandeurs de logement revendiquent leur cause en exerçant des pressions sur les pouvoirs publics. En effet, répondant au mot d'ordre lancé par l'Ugcca, bureau de Annaba, une journée de grève en signe de protestation contre la prolifération du commerce informel a été observée par les commerçants de la ville. Quelque 2000 magasins, tous commerces confondus, ont fermé, laissant ainsi des ménages à cours d'approvisionnement. Ce mouvement de grève intervient en même temps que les boulangers qui, rappelons-le, ont appelé à une grève de deux jours, soit les 26 et 27 du mois en cours. La grève des boulangers est motivée par la vente de cet aliment de large consommation dans l'informel, dans des conditions des plus défavorables, sur les trottoirs, entre autres. Ils revendiquent également la révision du prix de la baguette et du taux des impôts. Le marché parallèle qui active aux portes des commerçants légaux, s'est dangereusement développé ces dernières années, étouffant ces commerces et poussant à la faillite un grand nombre d'entre eux. Ces commerçants qui exercent dans les artères principales de la rue Gambetta, El Hattab, place de la Révolution, Souidani-Boudjemaâ et Larbi-Tebessi et autres quartiers de la ville, avaient dénoncé moult fois la situation anarchique qui sévit sur les trottoirs, devant leurs magasins, du fait du nombre impressionnant des étals informels, en particulier de la présence des jeunes vendeurs de bijoux en or et de devises, qui activent au nez des autorités qui ne réagissent aucunement. Aussi, de leur côté, les boulangers dénoncent la hausse des prix des produits de base pour la production de pain: huile, farine etc. Bien que ces produits soient subventionnés par l'Etat, la spéculation demeure maîtresse des agissements malsains. En somme, les commerçants de la commune de Annaba, sont unanimes quant aux retombées du commerce informel sur l'économie. Ces pratiques illégales portent un grand préjudice à l'économie locale, les contestataires n'ont pas omis de souligner l'insécurité qui règne dans ces quartiers très fréquentés du fait du comportement de certains qui n'hésitent pas à menacer, aussi bien des commerçants à l'intérieur de leurs magasins s'ils osent une remarque, que les clients dans la rue. Aussi, pour sécuriser l'entrée de leurs boutiques, les commerçants sont obligés d'étaler, contre les murs leurs marchandises pour faire reculer les étals informels, sinon, ils seront bloqués. À cela s'ajoute la concurrence déloyale des commerçants à la sauvette, qui n'ont ni charges ni impôts à payer, baissant les prix pour les mêmes produits, et détournant la clientèle, ont fait savoir plusieurs commerçants. Pour l'heure, c'est toute la ville de Annaba qui est paralysée. Rien ne se vend et rien ne s'achète. Seules, les ménagères tournent en rond dans l'espoir de trouver un pain, des pommes de terre ou autre produit recherché. En attendant et, selon les déclarations, cette première journée de protestation sera suivie si les autorités resteent sourdes à leurs revendications d'une action concertée qui consisterait à baisser définitivement rideau pour travailler sur le marché parallèle afin de sauver leur gagne-pain. Toutefois, il a été noté qu'un point de presse est prévu aujourd'hui, par l'Ugcca, bureau de Annaba, pour débattre de la situation et son aboutissement à l'issue d'une première journée de grève, qui si les doléances ne sont pas prises en considération, la grève serait illimitée, ont fait savoir des responsables de cette Union professionnelle.