La réorganisation de l'activité commerciale est devenue plus qu'une nécessité ces derniers jours, eu égard aux perturbations que traverse ce secteur suite à la flambée des prix que viennent de subir des différents types de produits de consommation. Pour endiguer l'anarchie qui est en passe de prendre le dessus que ce soit dans le commerce de détail ou de gros à la veille d'une rentrée sociale qui s'annonce cruciale et du mois de carême, les commerçants se mobilisent de plus en plus et manifestent leur disposition à adhérer à l'action des pouvoirs publics pour le contrôle et la prévention contre toute forme de dérive sur les marchés. En effet, quelques jours seulement après l'annonce du ministre du Commerce concernant l'accélération de la création des marchés communaux dans le but de freiner l'élan du commerce informel, l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), elle, a mis au point un plan d'action pour se lancer dans des missions d'inspection au niveau des marchés pour le contrôle des prix durant le mois de Ramadhan. Cependant, dans la wilaya de Béjaïa, les commerçants ont opté pour une démarche de protestation depuis pratiquement le début de la saison estivale en cours pour appeler à l'intervention des pouvoirs publics afin de remettre de l'ordre sur le terrain. Les commerçants de la capitale des Hammadites, affiliés à la section locale de l'UGCAA, font ainsi appel aux autorités locales à éradiquer les facteurs qui cassent le marché et sabordent l'activité commerciale dans cette ville côtière, tels la prolifération du commerce informel et surtout l'avènement du phénomène de foires qui se multiplient à l'arrivée de la saison estivale. Pour la défense du consommateur, les commerçants de Béjaïa revendiquent également des mesures pour protéger le pouvoir d'achat des ménages dont la détérioration, ces derniers jours, freine grandement la dynamique de l'activité commerciale. Par ailleurs, à l'ombre de cette campagne de mobilisation qui s'étend de plus en plus, l'association nationale des boulangers n'est pas en reste. Dans un communiqué rendu public hier, l'association a formulé une batterie de revendications qu'elle a adressées au ministère du Commerce dont elle sollicite l'intervention pour faire face aux différentes contraintes que rencontrent les boulangers dans l'exercice de leur métier. De prime abord, l'organisation exige l'interdiction de la vente du pain en dehors des boulangeries qui sont les seules habilitées à fabriquer et vendre ce produit. En tout cas, devant le silence des autorités, ces dernières années l'anarchie, qui caractérise le commerce du pain, a pris de l'ampleur. En plus des boulangeries et des magasins d'alimentation générale, le pain se vend même sur les trottoirs par des jeunes trabendistes sans que le minimum des conditions d'hygiène ne soit réuni. Face à l'augmentation que vient d'enregistrer les prix de la farine ces dernières semaines, l'association demande également de revoir à la hausse le prix du pain à 12 dinars au lieu de 7,5 DA actuellement. Pour lutter contre les trafiquants vireux, le communiqué de l'association dénonce certains boulangers indélicats dont le pain qu'ils fabriquent ne dépasse pas les 150 grammes alors que la norme contenue dans le cahier des charges indique le poids minimum d'un pain de 250 grammes. L'association avertit les responsables du secteur du commerce contre ces pratiques malsaines qu'il faudra combattre en urgence. Toutes ces actions émanant des commerçants, en tout cas, ont une forte chance de parvenir à assainir l'activité commerciale au moment où le gouvernement vient de mettre sur pied une commission ad hoc chargée de superviser l'activité commerciale durant la rentrée sociale et le mois de Ramadhan de cette année.