La mortalité liée aux grossesses d'adolescentes est un scandale mondial, soutiennent plusieurs ONG. Quelque 50.000 adolescentes meurent chaque année dans le monde de complications liées à la grossesse et à l'accouchement, a souligné hier, l'ONG britannique Save the Children, à quelques jours d'un Sommet sur le planning familial, en juillet à Londres. Dans un rapport intitulé «Comment le planning familial sauve la vie des enfants», Save the Children indique aussi que près d'un million de bébés, nés de mères adolescentes meurent chaque année avant leur premier anniversaire. «Le problème des enfants qui font des enfants et qui meurent parce que leur corps n'est pas suffisamment mûr pour accoucher est un scandale mondial», accuse le directeur de l'ONG, Justin Forsyth. Dans le monde, une fille sur cinq devient mère avant 18 ans, selon le rapport, qui note que le risque de mourir pendant sa grossesse ou en couches est cinq fois plus élevé pour une fille âgée de moins de quinze ans que pour une femme d'une vingtaine d'années. «C'est une tragédie, non seulement pour ces filles, mais aussi pour leurs enfants: les bébés ont 60% plus de risques de mourir si leur mère a moins de 18 ans», relève également Justin Forsyth. «Dans les pays en développement, le planning familial n'est pas simplement un choix de mode de vie, la vie des enfants en dépend», conclut le responsable. Alors qu'un «Sommet sur le planning familial» doit se tenir le 11 juillet à Londres, organisé par le gouvernement britannique et la Fondation Bill et Melinda Gates, Save the Children «presse (les dirigeants mondiaux) d'accroître la disponibilité des méthodes de contraception et de donner les moyens aux filles et aux femmes de décider si oui et quand elles veulent des enfants, et combien». L'ONG pointe aussi les risques des grossesses rapprochées, estimant que le respect d'un intervalle de 36 mois entre deux naissances permettrait d'éviter 1,8 million de décès d'enfants de moins de cinq ans chaque année.