Avec la complicité et le silence des régimes du monde entier, les bébés de Ghaza meurent de faim et de froid. L'organisme britannique Save the Children a prévenu hier que des bébés pourraient mourir d'hypothermie. La plupart des habitations et des hôpitaux situés dans la bande de Ghaza n'ont plus d'électricité, et donc de chauffage, alors que les températures sont proches de zéro degré la nuit, a indiqué Save the Children. «Il faut faire parvenir davantage de nourriture et de couvertures afin que les enfants ne meurent pas de froid et de faim», a plaidé le porte-parole de Save the Children. Des ONG ont rapporté également que de nombreux blessés meurent parce que les ambulances sont paralysées par les combats. Le manque d'eau, de nourriture et de médicaments menace aussi la population de Ghaza qui est prise au piège d'une crise humanitaire totale tandis que se poursuit dans l'impunité l'offensive israélienne. «Je n'ai pas assez de mots pour dire à quel point, au CICR, nous sommes préoccupés et anxieux en raison de la crise à Ghaza», a déclaré le directeur des opérations de l'organisation humanitaire basée à Genève. «Nous sommes extrêmement préoccupés par le nombre croissant de civils tués et blessés et par le nombre croissant d'infrastructures civiles, dont des hôpitaux, affectées par les opérations militaires israéliennes», a-t-il ajouté. «Il est absolument essentiel à présent que les parties au conflit fassent tout pour que les civils ne soient pas dans la ligne de feu», a demandé ce responsable en jugeant «clairement intolérable» la situation des civils, la qualifiant aussi de «traumatisante ayant atteint un point extrême à cause de dix jours de combats ininterrompus». Les personnels du CICR à Ghaza, qui ont décrit la nuit de lundi à hier comme «la plus effrayante jusqu'ici», affirment que le problème auquel ils sont confrontés actuellement, «c'est de ne pouvoir se déplacer dans la bande de Ghaza». «Les mouvements des ambulances sont coordonnés avec les autorités israéliennes et les factions palestiniennes afin de s'assurer que les travailleurs du Croissant-Rouge ne soient pas pris dans les hostilités. Tragiquement, dans la plupart des cas, cela prend des heures avant que les ambulances atteignent les blessés», a expliqué le CICR, ajoutant que, «parfois, les ambulances ne peuvent pas du tout arriver jusqu'aux blessés à cause des combats et des bombardements. Des blessés meurent tout simplement en attendant une ambulance».L'armée israélienne vise à anéantir les Ghazaouis. Hier encore, douze membres d'une même famille, dont sept enfants âgés d'un à douze ans, ont été tués dans les bombardements des F-16 israéliens. Face à cette situation, le commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, invité de Bel RTL hier matin, a affirmé qu'il faudrait «300 camions par jour pour améliorer les conditions de vie extrêmes des civils palestiniens, or seulement 50 d'entre eux accèdent aujourd'hui à cette région sinistrée». «530 000 personnes n'ont pas accès à l'eau potable, dont 400 000 rien qu'à Ghaza… Les hôpitaux ne lavent plus les draps des lits, les égouts débordent…» La situation humanitaire est catastrophique à Ghaza qui connaît son 12ème jour de violents bombardements, alors que l'Etat hébreu continue de faire la sourde oreille en rejetant les appels à un arrêt de son offensive qui a déjà coûté la vie à plus de 600 Palestiniens. Ville assiégée, bombardée, martyrisée, comment Ghaza peut-elle enterrer ses morts quand même les cortèges funèbres sont ciblés par les raids ? H. Y.