Amine Kouider, un maestro digne de figurer dans la cour des grands. L'orchestre philharmonique d'Alger, sous la direction du virtuose Amine Kouider, ne rate jamais une occasion pour témoigner de son attachement et de son dévouement envers son pays, cette Algérie qui a tant de richesses et de talents qu'elle ignore et qu'elle part chercher ailleurs. Ainsi et grâce à la contribution et au soutien du Palais de la culture et à sa tête, sa directrice Mme Bouchentouf, cet orchestre nous a, une fois de plus, subjugué en cette soirée magique qui célébrait le 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Révolution nationale. En compagnie de la troupe de la Garde républicaine «Al Harasse el Djoumhouri», Amine Kouider et ses musiciens ont fait vivre le public, venu nombreux célébrer cette fête, des moments intenses de bonheur mêlé d'émotion et de souvenir; l'hymne national, min djibalina, mawtini, houmat al madjd, des chants patriotiques dits avec tant d'émotion et rythmés avec tant d'amour et de sensibilité que la salle n'a eu de cesse d'applaudir longuement. Le talentueux Noureddine Saoudi était également présent pour chanter de sa voix mélodieuse une Noubet Zidane des plus majestueuses - même si la sonorisation lui a quelque peu joué un mauvais tour mais la voix était bien là - ; puis pour clore la soirée, le public encore sous le charme de cet amalgame de talent et de sensibilité, a eu droit à une suite algérienne du compositeur Raouf Gadjiev qui fut une apothéose. La soirée se termina par l'hymne national, repris en choeur par toute l'assistance qui, ravie et rassasiée - du moins pour cette soirée - demandait à quand la prochaine. et la question reste posée: à quand la prochaine, sachant que cet orchestre, qui ne se réunit qu'à l'occasion et quand les conditions d'hébergement lui sont assurées, jouait ce soir-là bénévolement et sans aucun cachet, mais le faisait de bon coeur et en toute fierté, même si au fond il aurait souhaité plus de considération pour son talent et un peu plus de moyens pour la survie de son art. En attendant un ciel plus clément chez lui, Amine Kouider est reparti, fièrement mais avec un pincement au coeur, poursuivre une carrière internationale des plus honorables avec un riche programme et un emploi du temps des plus chargés: les 19 et 20 novembre 2004, il dirigera l'orchestre symphonique de Mulhouse et au programme Shérazade; le 5 décembre c'est à l'opéra de Nice qu'il dirigera l'orchestre philharmonique de Nice; le 20 janvier 2005, il présentera Nabucco de Verdi avec la chorale et l'orchestre philharmonique; en mars 2005, il est invité par l'Opéra du Caire pour 3 semaines pour y présenter Les Noces de Figaro et en mai 2005, il se rendra en Russie pour diriger l'orchestre symphonique de Saint Petersbourg. Alors qui a dit que chez nous, nous n'avions pas de talent et qu'il fallait aller en chercher ailleurs, il suffit juste de leur donner l'occasion de faire leurs preuves et surtout de rendre à César ce qui appartient à César...