La chaîne de télévision qatarie ne les a toujours pas remises aux juges, selon l'avocat d'une des victimes du forcené. Eclatée,en mars dernier, en pleine campagne électorale de l'élection présidentielle française, l'affaire Mohamed Merah n'a toujours pas livré tous ses secrets. Depuis mardi passé, cette intrigue reprend de plus belle, sous une forme judiciaire. En effet, l'avocat de la famille d'Imad Ibn Ziaten, l'un des militaires tués, a porté plainte contre X pour «violation du secret de l'instruction et recel.» Mais Pourquoi? La raison est simple. Des vidéos de scènes de la tuerie ont été visionnées par des journalistes de la télévision Al Jazeera et par Jan-Marie Pontaut, reporter et coauteur du livre édité sur Mohamed Merah. Le livre retrace la genèse du drame. Selon l'avocat du militaire tué, Me Mohan Mouhou, «de nombreuses personnes, dont des journalistes, disent avoir pu visionner les vidéos prises» par Mohamed Merah. Dans le même temps, «la chaîne Al Jazeera n'a pas remis aux juges les copies en sa possession», explique le juriste. Pour cela, «la famille est scandalisée car ces meurtres ne sont pas un spectacle et les documents font partie de la procédure judiciaire», explique l'avocat dans une de ses déclarations, faisant référence à l'émission, «On n'est pas couché», diffusée sur la chaîne publique française, France 2, animée par Laurent Ruquier. Dans son émission, l'animateur, qui a invité le journaliste, qui avait enquêté sur l'affaire, a suscité l'ire des parents de la victime par ses révélations. Répondant à une question sur la façon d'écrire les scènes de meurtres, «le plus sobre possible par rapport aux images», rétorque Jean-Marie Pontaut à Laurant Ruquier qui le questionnait. Sur un autre plan, la même plainte a été motivée par un autre fait. Il s'agit de la possession des enregistrements de la scène par la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera qui avait l'intention de diffuser les vidéos avant de se rétracter. «Elle n'a toujours pas remis aux juges les copies en sa possession», révèle Me Mouhou. A ce propos, il a introduit une demande qui a abouti à la mise sous scellés des vidéos par les magistrats en charge de l'affaire. «Les juges ont ordonné la mise sous scellés des vidéos ainsi que les enregistrements audio des échanges entre le Raid et Mohamed Merah peu avant l'assaut donné à son domicile», fera savoir l'avocat, afin de «les verser au dossier en juillet mais ces pièces ne seront pas communicables aux parties».