Les enseignants grévistes qui attendent toujours de véritables négociations avec leur tutelle ont décidé, hier, sans surprise de reconduire le mouvement de grève pour la semaine prochaine. L'assemblée générale tenue au siège du Cnes a été une occasion pour le bureau du CLA de présenter le compte rendu de l'entrevue qui a eu lieu avant-hier au ministère de l'Education. «Pour le moment, dira M.Osmane, notre mission se limite à l'écoute. Nous ne sommes pas des négociateurs.» La tutelle a accepté le principe du dialogue mais non pas avec le CLA mais avec un collectif d'enseignants grévistes. Durant cette rencontre, les enseignants ont posé des conditions préalables comme la levée de toutes les suspensions au niveau national. «Nous voulons, insiste Osmane, des négociations avec des garanties.» Le CLA, qui semble privilégier le trois revendications sur la question de l'agrément, appelle le Cnapest à s'associer à cette démarche. Car, lit-on dans une déclaration du CLA, les pouvoirs publics ont piégé le mouvement en le ramenant sur le terrain de la légalité, pour ensuite l'enfermer dans un faux débat sur l'agrément des deux organisations, détail à ne pas négliger mais qui a occulté l'objectif de la mobilisation des enseignants. Selon M.Osmane, «la première motivation des enseignants de rejoindre le CLA est la question des salaires». Un délégué du lycée Abdelmoumène prend la parole: «La tutelle se contredit, elle déclare avoir levé les sanctions sur les enseignants, alors qu'une ponction sur leurs salaires a été faite ce dernier mois.» «Ce que nous voulons, c'est une augmentation du salaire de base. Si nos doléances sont satisfaites, nous pourrons rattraper le retard», ajoute-t-il. Par ailleurs, le CLA demande aux enseignants de se démarquer par une déclaration de la grève de la Fnte pour la semaine prochaine. En tout cas, M.Osmane précise: «Nous sommes en phase de pourparlers avec le ministère. Nous ne pouvons prendre aucune décision sans l'aval de la base.» Dans le dialogue qui s'annonce pour les prochains jours, les enseignants sont prêts à faire deux compromis : éviter l'année blanche et satisfaire leurs revendications. Des rencontres préliminaires sont prévues aujourd'hui afin de préparer une rencontre avec Benbouzid. Concernant le problème de l'agrément, M.Osmane déclare: «La question sera étudiée par le comité pour les libertés syndicales.» «On n'est pas légal, mais on est légitime», clame-t-il. Il est à signaler que la Coordination des collèges d'Alger s'est démarquée de la grève décidée par la Fnte pour la semaine prochaine.