Il y a quelques printemps, le 11 novembre 2000, naissait L'Expression, un autre pari fou de Fattani, père fondateur de Liberté. Ce mardi donc de ce mois de ramadan 2003, l'équipe de ce nouveau journal à défaut de déboucher le champagne s'est contentée de boire du thé ou du café et de déguster quelque kémia de kalbellouz ou de gâteau à la santé de L'Expression, en pleine soirée de ce mois sacré. La pleine lune souriait, envoûtante. Ce fut une sacrée veillée. «Je n'ai jamais aimé les fêtes ni les anniversaires mais aujourd'hui c'est une fête particulière, un anniversaire spécial, celui de notre journal», dit Farouk Magraoui, directeur adjoint de la publication de ce jounal qui, en trois ans d'âge seulement, s'est taillée avec mérite sa place dans le peloton de tête de la presse nationale. Il évite de s'engager dans un exercice oratoire à l'intention du collectif de rédaction venu en nombre à cette occasion, contrairement au: «c'est grâce à vous et à votre professionnalisme que nous fêtons aujourd'hui ce moment heureux», martelé par un Fattani, conquérant et non moins directeur et maître d'oeuvre de ce jeune journal. L'anniversaire a été fêté dans l'intimité du journal, contrairement à la précédente année où le somptueux décor du prestigieux hôtel El-Djazaïr (ex-St Georges) s'était prêté à la circonstance pour accueillir journalistes et hôtes de marque. C'est que après un envol plus que rassurant, L'Expression a, au même titre que les plus importants titres de la presse nationale, eu à affronter la bourrasque du pouvoir qui, cet été, n'a pas manqué de charrier le fallacieux prétexte du passif financier et des créances impayées. «Un argument commercial», brandi en guise de paravent et que l'opinion a vite compris comme tel. Au même titre que ses confrères touchés par la cabale, L'Expression a dû payer rubis sur l'ongle, ses dettes, conformément au principe de son patron qui veut que l'on doit payer ses dettes quoi qu'il en coûte. Plus loin et dans le même émouvant discours, il expliquera que désormais L'Expression, bien qu'à l'orée de son aventure palpitante, fait déjà office de l'une des meilleures écoles pour de jeunes journalistes qu'une équipe soudée et efficacement managée encadre, mais surtout grâce à l'apport précieux de professionnels accomplis à l'instar de notre confrère et non moins doyen de la presse nationale qu'est Nouredine Merdaci, auquel M.Fattani a rendu un sincère hommage. Tout le talent d'un vrai professionnel pour avoir fait ses armes aux valeurs sûres de la presse post-indépendance où il a côtoyé les meilleurs. Evoquant les turbulences de l'été, M.Fattani rappellera que L'Expression est finalement sorti grandi et riche de l'épreuve, il promet un digne anniversaire à la hauteur des sacrifices de toute une équipe motivée dès les premiers balbutiements de ce nouveau média sur la place publique et dont l'écho a été perçu au-delà des limites que peut espérer une toute jeune édition. Même si la facture fut salée cet été, joyeux anniversaire L'Expression!