Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué hier le Wall Street Journal, qui a affirmé que l'avion turc abattu par la Syrie le 22 juin se trouvait dans l'espace aérien syrien, et non dans l'espace international comme l'affirme Ankara. «Le Wall Street Journal a publié il y a deux jours des informations sur notre avion abattu dans l'espace aérien international par la Syrie, affirmant qu'il a été abattu en Syrie», a déclaré M.Erdogan. Ce journal «a malheureusement, publié une information qui n'est pas exacte», a-t-il ajouté. Samedi, le journal américain a publié un article, citant des sources du renseignement américain, selon lequel le F-4 Phantom turc «a probablement été touché par des canons anti-aériens basés sur la côte (syrienne), alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien syrien». «Il n'y a pas d'indication qu'il a été abattu par un missile sol-air», comme le dit la Turquie, a déclaré un responsable américain cité par le journal. Le journal ajoute que l'avion volait à basse altitude et à vitesse réduite, et qu'il testait probablement les systèmes de défense syriens, des informations qui contredisent la version avancée par Ankara. L'article du Wall Street Journal était à la une de la presse turque, hier. Pour M.Erdogan, le journal américain a lancé ces affirmations car il fait le jeu de l'opposition, en pleine période électorale aux Etats-Unis. «On est en période d'élection présidentielle là-bas et ce journal agit de la sorte pour le compte d'un parti d'opposition. Cela vise le président Obama», a-t-il déclaré lors d'un meeting in Kayseri (centre). A la suite de l'article du Wall Street Journal, l'armée turque a tenu à réaffirmer dans un communiqué que son avion avait été abattu dans les eaux internationales. «Comme cela a été expliqué à plusieurs reprises, notre avion (et non pas deux avions comme il a été dit) a été abattu au-dessus de la Méditerranée orientale dans l'espace aérien international (...) alors qu'il volait en solo et non armé, et testait les performances de nos radars dans la région», a déclaré l'Etat-major des armées sur son site Internet. Les deux pilotes n'ont pas été retrouvés, a précisé l'armée turque, ajoutant que le sous-marin Nautilus, un appareil américain, doit arriver sur la zone du crash lundi, pour participer aux recherches de l'épave.