Le Maroc est disposé à accueillir la prochaine réunion du groupe des Amis du peuple syrien. L'Italie s'est déclarée prête à accueillir la réunion suivante. La conférence de Paris des Amis de la Syrie a appelé hier le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter «d'urgence» une résolution contraignante, assortie d'une menace de sanctions, endossant le plan de Kofi Annan et l'accord souscrit le semaine dernière à Genève sur une transition politique. Dans ce cadre, les participants à cette réunion ont demandé que cette résolution «impose des mesures (...) pour en assurer le respect», à savoir des sanctions au niveau de l'ONU qui pourraient ainsi frapper le régime de Damas. La Syrie n'est actuellement visée que par des sanctions décidées séparément par les Etats-Unis, l'Union européenne ou la Ligue arabe. Le «chapitre VII» de l'ONU ouvre la voie à des sanctions ou même au recours à la force contre ceux qui ne respecteraient pas le texte de résolution. Mais les conclusions adoptées à Paris limitent à ce stade les moyens de pression à la menace de sanctions. Les mesures pour imposer le respect de la résolution s'inscriront dans le cadre de l'article 41 de la Charte de l'ONU, selon les conclusions des participants. Cet article dit que le Conseil de sécurité «peut décider quelles mesures n'impliquant pas l'emploi de la force armée doivent être prises pour donner effet à ses décisions». Les règles de l'ONU prévoient aussi le recours à un article 42. Celui-ci dit que «si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l'article 41 seraient inadéquates ou qu'elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales». La conférence affirme que le président Bachar al-Assad doit «quitter le pouvoir» dans ses conclusions adoptées par une centaine de pays. Certains participants fourniront aux opposants des moyens de communication. Dans le même temps ils «ont appelé les opposants à continuer à se concentrer sur leurs objectifs communs» alors que l'opposition a montré ses divergences sur la vision de la transition et une éventuelle intervention militaire étrangère. Ils se félicitent également que «le Maroc soit disposé à accueillir la prochaine réunion du groupe des amis du peuple syrien. L'Italie s'est déclarée prête à accueillir la réunion suivante». Le président français François Hollande a appelé à adopter des sanctions plus fortes contre Damas et demandé à l'ONU d'agir «le plus vite possible». Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a «catégoriquement» rejeté l'idée que la Russie soutenait le régime de Bachar al-Assad. «La question n'est pas le soutien de tel ou tel dirigeant politique, mais de faire en sorte que le processus de régularisation de la situation de crise se place sur un terrain politique normal», a-t-il ajouté. Il réagissait aux déclarations de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui, lors de la conférence des Amis de la Syrie, boycottée par la Russie et la Chine, a accusé ces deux pays de «bloquer» les progrès en Syrie. De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a insisté sur l'adoption par l'ONU de sanctions économiques et militaires mais a exclu le recours à la force. C'est dans ce contexte qu'est fait état de la défection d'un haut gradé de l'armée syrienne, proche de la famille Assad et ami d'enfance du chef de l'Etat. Le général Mounaf Tlass est probablement à Paris, où se trouvent sa femme et sa soeur. On a aussi appris que les violences en Syrie provoquent une rapide augmentation des déplacés dans la région, avec 103 000 personnes réfugiées enregistrées ou qui reçoivent une assistance en Irak, Jordanie, Liban et Turquie soit plus de 10.000 de plus en 15 jours. Mourad Medelci a participé à la réunion de Paris «Redonner leurs chances aux Syriens pour trouver une solution» Le ministre des Affaires étrangères M.Mourad Medelci a déclaré hier que l'Algérie continuera à apporter «sa contribution directe, y compris sur le plan humanitaire, avec ses partenaires, et à travers la Ligue arabe, aux fins de consolider et de faire aboutir une solution en Syrie». «Une solution pour être durable, devra solliciter l'ensemble des parties syriennes sans exclusion et dans le respect de la légalité internationale», a souligné M.Medelci dans son intervention lors de la 3eme réunion du Groupe des amis du peuple syrien à Paris. «Notre rencontre aujourd'hui atteste de la préoccupation des amis du peuple syrien et de la communauté internationale en général, sur ce qui se déroule en Syrie et de la volonté partagée par tous de trouver une solution à cette crise», a poursuivi le ministre. Pour le ministre, la déclaration du consensus annoncée à Genève «laisse espérer une amorce dynamique de paix que nous souhaitons tous». «A Genève comme au Caire, l'objectif était de redonner leurs chances aux Syriens pour trouver une solution syrienne à cette crise d'une exceptionnelle gravité», a-t-il dit. «Certes, nous sommes encore loin d'avoir suffisamment accompagné toutes les parties dans cet exercice et notre rencontre aujourd'hui à Paris nous offre l'opportunité de consolider les chemins de la paix, en Syrie, qui conditionne la paix dans une sous-région, trop longtemps traversée par les soubresauts de l'histoire», a conclu M.Medelci.