L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe sur la Syrie Kofi Annan, a plaidé pour l'implication de l'Iran dans les discussions de sortie de crise dans ce pays, dans un entretien samedi au quotidien français Le Monde. « Cette crise se poursuit depuis seize mois, mais j'ai commencé à être impliqué il y a trois mois. Des efforts importants ont été déployés pour essayer de résoudre cette situation de manière pacifique et politique. A l'évidence, nous n'avons pas réussi. Et peut-être n'y a-t-il aucune garantie que nous allons réussir », a reconnu M. Annan, auteur d'un plan de sortie de crise en Syrie resté lettre morte. L'ancien secrétaire général des Nations unies a évoqué l'importance du rôle de la Russie, proche du gouvernement Damas et qui a bloqué jusqu'à présent toute action internationale résolue contre le pouvoir de Bachar al-Assad, tout en soulignant l'importance d'associer l'Iran aux discussions. « La Russie a de l'influence mais je ne suis pas certain que les événements seront déterminés par la Russie seule (...). L'Iran est un acteur. Il devrait faire partie de la solution. Il a de l'influence et nous ne pouvons pas l'ignorer », a assuré M. Annan dans l'entretien. Américains et Européens se sont opposés à ce que l'Iran soit invité à la récente conférence ministérielle de Genève sur la Syrie, en raison notamment du conflit qui oppose Téhéran aux Occidentaux sur la question de son programme nucléaire. L'entretien entre Annan et Le Monde est publié au lendemain de la réunion à Paris des "Amis du peuple syrien », au cours de laquelle plus de 100 pays arabes et occidentaux ont demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d'adopter une résolution contraignante comportant une menace de sanctions contre Damas.