Le chef de la diplomatie libyenne demande l'extradition de la famille El Gueddafi. Les travaux du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UMA, se tiennent depuis hier à Alger à huis clos. Arrivé avant-hier à Alger, le chef de la diplomatie libyenne a été le premier à prendre la parole à l'ouverture de cette rencontre. En allusion à la famille de l'ex-guide libyen, Mouamar El Gueddafi, M. Ben Khayyal appelle à «plus de coopération et à répondre aux demandes d'extradition des éléments coupables d'actes criminels commis contre le peuple libyen». Ces éléments, poursuit-il «devront répondre de leurs actes devant la justice libyenne». En assurant toutefois qu'«ils auront un procès équitable remplissant les conditions juridiques et réglementaires et où tous leur droits seront préservés conformément aux normes prévalant dans le monde libre». Dans ce contexte, il n'a pas manqué de saluer la décision du gouvernement tunisien qui a extradé l'ex-Premier ministre libyen, Al Baghdadi Al Mahmoudi. Ce dernier a été renvoyé, le 24 juin dernier, de Tunisie où il s'était réfugié il y a neuf mois. «Le peuple libyen, qui a réussi l'organisation dans un climat de démocratie, des premières élections depuis 42 ans, remercie tous ceux qui ont été de son côté et appelle à l'extradition de tous les éléments qui se sont réfugiés au vu et au su de tout le monde ou en catimini dans les pays membres de l'UMA», a-t-il déclaré avec insistance. La menace terroriste L'Algérie répondra-t-elle favorablement à cette demande? Le chef de la diplomatie marocaine, Saadeddine El Othmani a, quant à lui, affirmé que la vision du Maroc sur la problématique sécuritaire dans la région s'articule sur trois axes, à savoir «le rapprochement bilatéral d'abord, maghrébin en second lieu puis territorial comprenant les espaces avoisinants qui doivent s'ouvrir aux partenaires extérieurs ensuite». «Cette approche doit aussi s'intégrer aux dimensions de développement, démocratique...», a-t-il soutenu. Cependant «la dimension naturelle de l'espace maghrébin nous oblige à ne pas différencier entre la coopération sécuritaire maghrébine et les efforts de coopération sécuritaire dans la zone sahélo-saharienne, les défis au golfe de la Guinée et ce qui se passe dans les pays sur la rive atlantique», a-t-il indiqué. L'activité terroriste dans la région du Maghreb constitue une «grande menace» pour la paix et la stabilité régionales, a affirmé le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci. «Plus grave encore, il existe un lien direct entre les groupes terroristes et les réseaux criminels, tout comme on ne peut faire l'impasse sur le phénomène du blanchiment d'argent qui a pris de l'ampleur dans notre région et qui constitue, d'une manière ou d'une autre, un soutien au terrorisme et au crime dans la région», a-t-il déclaré. A partir de là, il y a lieu de reconnaître que la situation sécuritaire dans la région maghrébine est au centre des préoccupations des gouvernements de leurs pays respectifs, notamment à la lumière de la libre circulation des armes et la multiplication des réseaux criminels qui menacent la paix dans la région. Tout le Maghreb est concerné Sur ce point, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Mededci, a plaidé pour la nécessité de mettre en place une approche maghrébine commune afin de faire face à toutes ces menaces qui, a-t-il dit, ne concernent pas uniquement un seul pays, mais tous les Etats du Maghreb. De même, qu'il a mis l'accent sur l'importance de prendre en compte la situation sécuritaire dans la sous-région du Sahel, notamment celle qui prévaut au Mali et qui a des «répercussions directes» sur les pays du voisinage. «Il est tout autant important de renforcer notre coopération juridique et judiciaire et réactiver les conventions conclues entre nos pays respectifs, tout en oeuvrant à sécuriser nos frontières communes pour les préserver contre toutes ces menaces», a-t-il ajouté. En vue de réaffirmer cette conviction, il a formulé le voeu pour une participation «active» de tous les pays maghrébins à la deuxième conférence sur le «Partenariat, la paix et le développement» qui aura lieu, durant les mois prochains, probablement à Niamey (Niger) après celle tenue à Alger en septembre 2011. Le secrétaire général de l'UMA, Lahbib Ben Yahia, a mis l'accent, de son côté, sur la nécessité d'intensifier la coopération pour le règlement des crises sécuritaires dans la région et de l'Afghanisation et du Sahel. Il a noté que «60 tonnes de cocaïne par an transitent illégalement à travers la région, ce qui exige de nous de faire de la coopération sécuritaire la priorité des pays maghrébins».