De grands classiques de la musique algérienne ont été repris par cette formation hétéroclite du groupe Fanfaraï et interprétés par Samira Brahmia. La cinquième édition du Festival international, Diwan s'est ouverte dimanche soir en revenant dans son espace habituel, à savoir le Théâtre de Verdure en plein air Saïd-Mekbal de Riad El Feth après avoir migré l'espace d'une édition l'an dernier à l'occasion de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». L'ouverture se fera avec la chanteuse au coffre sublime, Samira Brahmia, qui interprétera en solo un morceau du diwan suivi de fabuleux destin et Jdoudna avant d'inviter ses amis musiciens du groupe Fanfaraï à la joindre sur scène. Un groupe dont elle a fait connaissance il y a quelques années dans le mythique espace l'Usine. De grands classiques de la musique algérienne ont été repris par cette formation hétéroclite du groupe «Fanfaraï» mais revus et corrigés à la sauce «world» notamment jazz, salsa, berouali, andalou rai etc. Parmi ces titres on citera Echtay etaoues, Ya rayeh, Chiret Laâyian, Hlima et Zina. Des morceaux des célèbres stars du raï comme Khaled, Mami ou encore pour la chanson kabyle Idir, sans oublier l'ONB. Le public dont la participation a été mitigée, s'est tout de même amusé en dansant gaiement sur la piste de danse, principalement les enfants et quelques femmes et hommes. «Heureuse de participer aux célébrations du Cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie» Samira Brahmi s'est produite dans la liesse faisant oublier les quelques moments de pluie qui n'ont en rien altéré le déroulement de la soirée. Samira, dont la sortie du prochain album est prévue pour mars 2013 a avoué s'investir beaucoup dans la «proximité» d'où le choix de cette date car elle compte associer dans le cadre d'un atelier, beaucoup de femmes dans ce travail de sensibilisation, notamment contre l'excision des filles. Un travail, n'oublions pas, qui a débuté déjà avec l'association 20 ans Barakat et qu'elle a poursuivi depuis quelques années en France. Fanfaraï qui se produisait pour la première fois en Algérie a offert au public algérien un florilège de chansons du patrimoine en le revisitant de façon assez originale, rehaussé de son des cuivres dont le saxophone et la trompette, ce qui peut effectivement dérouter plus d'un an. Certains sont restés sur leur faim. «Le but de ce groupe, a signalé Samir Inal, l'un des initiateurs de la troupe lors de la conférence de presse qui a précédé le concert, est de faire découvrir cette musique au public français mais réarrangé autrement, et en même temps au public maghrébin, ce qui fait une double découverte de cette musique, que l'on pénètre dit-on par d'autres portes, à savoir ces influences tels le jazz ou le gnawi. En effet, du raï à l'andalou en passant par le chaâbi et la musique kabyle, les musiciens de la Fanfaraï accompagnés de différentes percussions s'inspirent beaucoup du travail du groupe Orchestre national de Barbès (ONB) sur le plan de la fusion musicale des costumes et du jeu de scène. Sur scène, le groupe a présenté son album, dont la sortie en Algérie est prévue prochainement selon le manager du groupe, cette nouvelle compilation sera composée aussi de quelques classiques de la chanson algérienne mais de nouvelles compositions bien personnelles. Le clou de la soirée a été réservé au Guinéen, maître de la kora, Ba Cissoko, qui nous embarquera dans son univers musical des griots. Une tradition modernisée par des arrangements de folk, de groove et de funk qui donnera un résultat «mélodieux et apaisant» au départ, mais survolté et chaleureux plus tard. Après une ouverture avec du raï et de la kora la programmation du festival avait prévu hier soir son premier concert de diwan avec le groupe marocain «Ouled el Hal» suivi de l'artiste Titi Robin qui s'est déja produit en Algérie il y a deux ans. Ce dernier, lors du point de presse, fera remarquer que «l'art ce n'est pas une recherche d'exotisme. Le métissage c'est le fruit de mes expériences. J'ai trouvé une langue qui raconte qui je suis pour rendre hommage à mes origines, la source, tout ce qui fait la richesse de soi (origine gitane). Le «Festival culturel international de musique diwan» se poursuivra jusqu'au 14 juillet au Théâtre de verdure Saïd-Mekbel. N'hésitez pas donc à y aller!