Le Festival international de diwan a été étrenné, dimanche soir, au Théâtre de verdure Saïd-Mekbel, du Bois des Arcades à Riadh El-Feth avec de grandes têtes d'affiche, notamment Fanfarai feat, Samira Brahmia et Ba Cissoko. Cette cinquième édition du genre qui se poursuivra jusqu'au 14 de ce mois, est placée sous le signe du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. La programmation de cette année s'annonce riche en sonorités musicales. C'est aux environs de 21h que le coup d'envoi de cette manifestation culturelle et artistique a été donné par la talentueuse chanteuse Samira Brahmia. Cette artiste, installée en France depuis quelques années, a déjà su conquérir un public international grâce à sa voix envoûtante et forte à la fois. L'assistante était clairsemée puisque seulement quelques gradins étaient occupés par certains mélomanes qui n'auraient raté à aucun prix ce rendez-vous musical. Avec l'assurance qu'on lui connaît, Samira Brahmia s'est produite dans un premier temps seule sur scène en reprenant certains de ses anciens titres, issus, notamment, de son dernier album «Neilya». Une bonne heure plus tard, elle est rejointe sur scène par les dix musiciens du groupe «Fanfaraï». Un groupe qui a eu l'insigne honneur de se produire pour la première fois en Algérie. Façon idoine pour présenter au public algérien son dernier opus. Un album dont la sortie en Algérie est prévue pour bientôt. C'est du moins ce qu'a annoncé le manager du groupe lors d'une conférence de presse, organisée deux heures avant le concert. Le groupe en question peut se targuer d'œuvrer dans des classiques de la chanson algérienne interprétés par une fanfare typiquement occidentale. «Ce concept permet, explique Samir Inal, l'un des initiateurs de la troupe, de faire découvrir la musique algérienne aux Français en utilisant une composante instrumentale qu'ils connaissent déjà». Leur musique, en effet, oscille entre le rai, l'andalou, le kabyle. Il est clair que ses musiciens imposants de la fanfare, utilisent diverses percussions et s'inspirent beaucoup du travail du groupe de l'Orchestre national de Barbes (ONB) et ce, sur le plan de la fusion musicale des costumes et du jeu de scène. La deuxième partie du concert s'est caractérisée par la brillante prestation de Ba Cissoko. Sur des pas de danse entraînants, rappelant à plus d'un titre la tenue du Panaf 2009, le maître guinéen de la kora, Ba Cissoko, a offert un voyage initiatique dans l'univers musical des griots. Deux koras, une basse et des percussions portés par quatre jeunes Guinéens, griots d'héritage formés à Conakry, à présent marseillais à temps partiel. Le groupe Ba Cissoko incarne la permanence de la transmission culturelle dans une Afrique contemporaine qui change. La Kora électrique est l'image de cette fusion du moderne et de l'ancien. Le Guinéen Ba Cissoko s'inscrit dans les sillons fertiles d'une histoire bien plus que centenaire. Il est le dernier-né d'une longue lignée de griots, maîtres chanteurs et cordes agiles. Il est à noter que le Festival international de musique diwan se poursuivra ce soir avec une première partie assurée par Diwan Bahdja, suivie du grand Peter Solo.