Dix-sept soldats américains sont morts samedi soir dans la chute de deux hélicoptères. Les forces de la coalition militaire en Irak continuent de subir les assauts de la guérilla irakienne qui vient encore d'abattre deux hélicoptères de combat américains à Mossoul occasionnant la morts de 17 soldats. En effet, selon des témoins sur place, au moins un des deux hélicoptères aurait été touché par un missile avant de s'écraser. Cette nouvelle tragédie pour les forces américaines, si c'est effectivement une attaque de la guérilla, porterait à 34 le nombre de militaires américains tués en moins de deux semaines, -ce qui porte à 178 le nombre de soldats américains tués depuis l'occupation en mai dernier-, et à quatre les hélicoptères de combat tombés ou abattus. La chute des deux hélicoptères, -un responsable américain a indiqué qu' «une enquête est en cours, les résultats seront publiés dès qu'ils seront disponibles»-, est intervenue trois jours après l'attentat suicide contre le contingent italien stationné à Nassiriyah causant la mort de 28 personnes dont 19 carabiniers italiens. En fait les forces d'occupation, américaines notamment, ont enregistré de véritables hécatombes dans leurs rangs, plusieurs militaires polonais, espagnols et, tout récemment, italiens étant tombés suite aux attaques de la guérilla irakienne. Selon un porte-parole de la 4ème division d'infanterie déployée à Tikrit, le fief du président déchu, Saddam Hussein, au moins douze attaques ont été menées contre les forces américaines lors des dernières vingt-quatre heures. A Mossoul, samedi, outre la chute des deux hélicoptères, une attaque à l'arme automatique a ciblé un convoi militaire américain blessant trois soldats. Toutefois cette attaque n'a pas été, hier, confirmée par le commandement américain à Mossoul. Il n'en reste pas moins que les forces américaines, et plus généralement de la coalition, subissent depuis le début du ramadan des assauts en règle qui se sont soldés, par la mort de plus de 100 personnes, civils et militaires, parmi les forces de l'occupation, toutes nationalités confondues, et aussi parmi les Irakiens. C'est cette grave situation induite par la recrudescence des attaques répétées contre les forces d'occupation et singulièrement les pertes humaines, notamment américaines, qui s'accumulent qui incitèrent l'administration Bush à infléchir sa position première et à lâcher du lest au moment où le spectre de la vietnamisation de la guerre en Irak se précise de jour en jour. Ainsi, désabusé, le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, en tournée au Japon et en Corée du Sud, a déclaré hier alors qu'il visitait la base aérienne de Kadena à Okinawa au Japon, qu' «il y a peu de changement dans la situation sécuritaire. On est au même point que la semaine dernière, le mois dernier». Comme pour confirmer ses dires au même moment à Mossoul, 17 soldats américains décédaient suite aux chutes de leurs hélicoptères. A propos de l'accélération du transfert du pouvoir aux Irakiens, M.Rumsfeld indiqua que «Cela n'a rien à voir avec la présence des troupes de la coalition». En effet, selon Nassir Chaderji, membre du Conseil transitoire de gouvernement irakien, «L'occupation est une chose et l'accord à la présence de troupes américaines en Irak en est une autre» De fait, les forces d'occupation américaines resteraient en Irak, sans doute pour le long terme, mais changeraient de statut. Ce que confirme indirectement le président Bush, lequel déclarait à la radio BBC que les Etats-Unis «ne partiraient pas prématurément». De fait, le secrétaire américain à la Défense a entrepris cette tournée, essentiellement pour convaincre les alliés asiatiques des Etats-Unis à envoyer des troupes en Irak. Plus que jamais réticents, Japonais et Sud-Coréens, hésitent à envoyer des hommes à la mort dans un pays de plus en plus dangereux, car effectivement l'Irak se transforme de plus en plus en un mouroir pour les forces d'occupation étrangères.