Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé samedi impératif de «retrouver l'intégrité du Mali », pour faire barrage aux groupes armés islamistes qui occupent le nord du pays. La situation est «très préoccupante » dans «l'ensemble du Sahel, pas uniquement le nord Mali », a-t-il déclaré sur l'antenne de la radio France Inter. « Parce qu'il y a des bandes armées diverses qui se réclament de l'islamisme fondamental, du djihad, qui ont occupé Gao, Tombouctou, et d'autres parties du territoire du Mali », a-t-il rappelé. Selon le ministre, «il faut impérativement retrouver l'intégrité du Mali ». « Ca signifie qu'il est nécessaire d'avoir dans la capitale un gouvernement d'union nationale pour assurer une sérénité nécessaire, indispensable, à la reconquête de l'intégrité territoriale », a-t-il poursuivi. «Il faut aussi progressivement que ce gouvernement d'union nationale reprenne de l'autorité sur l'ensemble de son territoire », a poursuivi M. Le Drian. « Pour cela, il faut que les Africains d'une part dans la Cédéao (Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest), qui est l'organisation qui regroupe les six Etats africains de la région, et peut-être par l'Union africaine (UA), puissent répondre à ce qui a déjà été décidé par l'Onu, c'est-à-dire retrouver la sécurité de l'ensemble de la zone », a-t-il ajouté. « C'est très compliqué, c'est peut-être très grave pour l'avenir, parce qu'il y a des risques de terrorisme important. Mais la présence africaine est indispensable, avec le soutien de la France et de l'Europe, évidemment », a-t-il conclu. La Cédéao prépare l'envoi éventuel d'une force militaire de quelque 3.000 hommes pour aider l'armée malienne à reconquérir le Nord, mais poursuit cependant des discussions avec des groupes armés sous l'égide de la médiation burkinabè dans la crise malienne. L'envoi de troupes est soumis à une demande formelle des autorités de transition à Bamako. La Cédéao souhaite en outre un mandat de l'ONU pour intervenir, ce qu'elle n'a pas encore obtenu. Un coup d'Etat militaire perpétré le 22 mars a accéléré la partition du Mali dont les autorités de transition, en place depuis le retrait des putschistes du pouvoir en avril, sont incapables de mettre fin à l'occupation du Nord où l'armée, démoralisée et sous-équipée, a été mise en déroute en quelques semaines.