La scène d'aujourd'hui qui continue celle d'hier, se situe dans le temps à l'aller du deuxième voyage des frères de Youcef. Elle s'étale sur le dialogue qui avait eu lieu d'une part entre les serviteurs du roi et les frères de Youcef au sujet de la disparition de la coupe du roi et d'autre part entre ces derniers et l'intendant qui fit son interruption pour présider lui-même l'inspection des approvisionnements. En voici la première: Ils (les frères de Joseph) dirent: «Par Dieu! Vous savez bien que nous ne sommes pas venus pour semer la corruption sur (cette) terre et que nous ne sommes pas des voleurs».(73) Ils (les serviteurs) dirent: «Quelle sanction infliger au voleur, s'il (est prouvé) que vous mentez?»(74) Ils dirent (les frères): «La sanction à infliger à celui dont les bagages de qui la coupe sera retrouvée, est «qu'il soit livré) lui-même (à titre d'esclave à la victime du vol). C'est ainsi que nous sanctionnons (chez nous) les injustes».(75) En voici la deuxième: Il (Joseph) commença par fouiller leurs sacs avant celui de Benjamin. Enfin, il retira la coupe du sac de ce dernier. Nous avons ainsi (amené) Joseph à recourir à cette machination, sans laquelle il ne pouvait s'emparer de son frère selon la loi du monarque à moins que Dieu ne l'eût voulu. Nous élevons en degré qui nous voulons et au-dessus de chaque savant, il y a un savant (plus docte que lui).(76) Ils (les frères de Joseph) dirent : «S'il a commis un vol, un sien frère avait déjà volé avant lui». Joseph se contint, ne voulant pas leur exprimer sa pensée et dit (à part soi): «Vous êtes dans une position misérable et Dieu sait de quoi vous parlez».(77) Ils dirent: «O intendant ! il (Benjamin) a un père âgé, très vieux. Prends l'un d'entre nous à sa place. Nous voyons en toi un homme de bien». (78) Il dit: «A Dieu ne plaise que nous prenions un autre que celui chez qui nous avons retrouvé notre coupe. Nous serions alors injustes».(79) Les exégètes s'attardent beaucoup sur cette ruse de Youcef et l'accusation de leurs frères de voleurs. Ils relèvent d'abord que Youcef, prophète de Dieu n'était pas intentionné et voulait surtout administrer à ses frères une véritable leçon de conduite. Ensuite, il a voulu répliquer à ses frères qui eux l'avaient réellement accusé à tort lorsqu'il était gamin. En le mettant dans le puits, ils avaient menti à leur père en accusant à tort aussi le loup de l'avoir dévoré. Enfin, à travers eux, et c'est le plus important, Sidna envoya à son père un deuxième message codé dont lui seul détenait la clé.