la compagnie nationale vient de choisir ses fournisseurs pour renouveler sa flotte vieillissante. C'est le 20 mars dernier que l'appel d'offres a été lancé par la compagnie nationale pour l'acquisition de 17 appareils à modules différents. Boeing, Airbus, ATR, Embraer et Bombardier ont soumissionné. L'ouverture des plis s'est faite le 8 mai 2003 au cours d'une séance publique supervisée par un huissier et en présence des représentants des constructeurs et de la presse. Donc en toute transparence. Une commission d'étude et d'évaluation a été aussitôt mise sur pied. Au terme de ces travaux, achevés le 31 août dernier, qui ont été validés par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux, des négociations ont été menées avec les firmes Boeing, Airbus et la firme ATR. Le résultat obtenu aujourd'hui, en accord avec les pouvoirs publics, est le suivant: pour les petits porteurs (module 70 places) il a été décidé d'en acquérir 6 de type ATR-70 immédiatement disponibles auprès de la firme du même nom, tandis que pour les moyens porteurs (module 150 places) et les gros porteurs (module 250 places) c'est respectivement Boeing pour 3 avions 737-800 livrables à partir de juillet 2005 et Airbus avec la livraison de 5 A330-200 à partir de janvier 2005 qui «décrochent» le marché. Ainsi s'achève, avec le point de presse donné hier par le P-DG d'Air Algérie M.Tayeb Benouis en présence des responsables syndicaux de la compagnie, le suspense commercial qui avait donné lieu à diverses spéculations dans les milieux d'affaires de l'aéronautique. Avec ce marché maintenant conclu, Air Algérie peut procéder sans encombre au retrait sur une période étalée entre 2003 et 2004 de ses vieux avions. Il s'agit au total de 32 appareils où figurent des Boeing, des fokker et des Airbus. Ce renouvellement de la flotte fait partie de l'un des défis qui s'imposent à Air Algérie. Ceux-ci se caractérisent sur le plan interne outre par un vieillissement de la flotte, par le poids du déséquilibre économique du réseau domestique et par un accroissement des charges de maintenance. Pour sa part, l'environnement extérieur connaît aussi des transformations profondes comme la concentration de l'industrie du transport aérien, le développement des alliances intercompagnies, la déréglementation et la libéralisation du transport aérien et enfin la démonopolisation de l'activité du transport aérien en Algérie et l'émergence de compagnies privées. Tout ceci s'est produit dans un climat de récession au lendemain de l'attentat du 11 septembre 2001 de New York. Consciente des enjeux bien avant ces événements, Air Algérie a procédé à un audit qui a fait ressortir l'état réel de l'entreprise. Il ne restait aux dirigeants de la compagnie nationale que de définir les axes stratégiques à même d'orienter sa gestion à moyen et à long termes. Suite à quoi, un plan de redressement a été établi en décembre 1999 pour tenter de résorber les dysfonctionnements et procéder à la modernisation de l'entreprise. A titre d'exemple et s'agissant des répercussions sur la gestion, une vieille flotte engendre une augmentation de la consommation de carburant, une augmentation des coûts d'exploitation, une augmentation des coûts de maintenance, un manque à gagner dû aux nombreuses immobilisations et enfin une détérioration de la qualité de service. Américains et Français ont eu droit chacun à une part de marché. Même si cet «équilibre» n'est dû qu'à des considérations purement technico-commerciales, il n'empêche qu'il est le bienvenu. La guerre entre avionneurs n'aura pas lieu.