Moscou juge «inacceptable» de la tenir pour responsable Il est «absolument inacceptable» de tenter de rendre la Russie responsable de la situation en Syrie en raison de son veto à la dernière résolution occidentale à l'ONU, a déclaré hier le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. «Les tentatives de certains pays occidentaux de faire porter à la Russie la responsabilité de l'escalade de la violence en Syrie en raison de son refus de soutenir une résolution sur la menace de sanctions contre le pouvoir syrien sont absolument inacceptables», a dit M. Alexandre Loukachevitch au cours d'une conférence de presse. Plutôt que de se livrer à de «grossières insinuations sur la politique de la Russie», a-t-il ajouté, il serait préférable que «nos partenaires occidentaux fassent au moins quelque chose pour inciter l'opposition armée à s'engager sur la voie d'un règlement politique». «Les déclarations de certains représentants de délégations occidentales (...) selon lesquelles les attentats terroristes à Damas confirment la nécessité de faire pression sur le régime ont paru pour le moins cyniques», a poursuivi M.Loukachevitch. «De la sorte, on justifie les actes des terroristes», a-t-il affirmé. «Le règlement du conflit syrien ne peut-être obtenu par l'escalade de la violence et des attentats terroristes», a-t-il encore dit. «Il n'y a qu'une issue», le plan sur une transition politique de l'émissaire international Kofi Annan et les accords de Genève du 30 juin, a martelé Alexandre Loukachevitch. Le porte-parole a enfin estimé que la possibilité évoquée par les Etats-Unis d'agir en contournant le Conseil de sécurité de l'ONU constituait «un signal tout à fait inquiétant». Washington a déclaré jeudi que la Russie et la Chine s'étaient placées «du mauvais côté de l'Histoire» en bloquant la dernière résolution sur laquelle avait voté le Conseil de sécurité des Nations unies sur la Syrie, et menacé d'agir désormais «en dehors» du cadre de cette instance dans ce dossier. Il s'agissait du troisième double veto russo-chinois aux tentatives de l'ONU de faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie il y a 16 mois. La Russie, par ailleurs, indiqué qu'elle allait soutenir hier au Conseil de sécurité un projet de résolution qui prolonge sans conditions de 45 jours la mission des observateurs de l'ONU en Syrie, alors que les Occidentaux présentent un projet rival. «Nous soutiendrons (ce projet) dans la mesure où nous avons participé à sa réalisation avec les Pakistanais», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov. L'autre projet, présenté par le Royaume Uni, prolonge de 30 jours la mission des observateurs, mais précise qu'ensuite elle ne pourra être prolongée à nouveau que si Damas tient sa promesse de retirer ses armes lourdes. Les deux projets rivaux pourraient être soumis au vote l'un après l'autre (hier), risquant de conduire à un nouveau blocage.