«C'est la folie dans tous les produits au mois de Ramadhan!», s'exclame t-on hier, au marché «Tnach», de Belouizdad, un des plus grands quartiers populaires d'Alger. A l'exception de très rares commerçants qui ont du coeur et un respect moral vis-à-vis du consommateur, les marchands de fruits et légumes, n'affichent même pas les prix des produits étalés. «Ils risquent de faire fuir les clients voyant les prix exorbitants affichés d'avance», ironise un citoyen qui a fait plusieurs tours au marché, avant de se consacrer aux achats nécessaires en ce premier jour de Ramadhan 2012. La salade verte est cédée entre 100 et 140 DA/kg, les courgettes et les carottes vendues entre 100 et 120 DA/kg. Les haricots verts de 100 à 140 DA/kg. Le poivron, la tomate fraîche entre 50 et 80 DA/kg. La pomme de terre est cédée entre 40 et 60 DA/Kg. Le citron quant à lui, oscille entre 120 et 250DA/Kg. Pour répondre aux besoins élémentaires, des familles entières sont obligées d'emprunter pour se nourrir et la moyenne des membres est de 5 et 6 membres par famille. Irrité par le comportement des marchands des fruits et légumes, qui imposent leur loi pour s'enrichir aux dépens des citoyens, Mohamed H, environ 50 ans, lance «On parle beaucoup de la religion et de l'Islam pendant le mois de Ramadhan. Mais malheureusement, à chaque Ramadhan, c'est le même comportement qui revient», avant d'ajouter que «la majorité des commerçants font la prière, mais très peu de commerçants se contentent de gain propre et honnête». La logique commerciale ne doit pas dépasser 33% du prix de vente. Mais, les cupidité des uns et des autres, porte à 200% le prix d'achat, en raison des nombreux intermédiaires qui interviennent dans le marché des fruits et légumes. Au marché Ali-Mellah, au 1er Mai, même son de cloche. Les prix sont inaccessibles aux larges couches sociales. «Il faut avoir un salaire de député soit 300.000 DA, pour faire face à ces prix», s'exclame-t-on. Pis encore, des citoyens qui viennent faire des achats dans ce marché se plaignent de la dégradation des lieux depuis des années. Un homme âgé de 46 ans a été victime hier, d'un grave accident à la jambe. «Il est venu pour des achats, il est reparti directement à l'hôpital pour les premiers soins». Plusieurs personnes âgées ont connu le même accident, regrette-t-on à cause de ces caniveaux ouverts à l'intérieur de l'enceinte du marché qui souffre du manque de lumière depuis plusieurs années. En plus de la cherté des prix, il y a la dégradation des lieux, déplore-t-on. Tenant compte des prix exorbitants, K. Bouali avoue. «En fait je n'achète pas au kilogramme. C'est trop cher. Mais, tout juste ce que nous consommons au repas du jour surtout pour les viandes». Une réalité partagée par de nombreux citoyens que nous avons interrogés. Idem au marché Clauzel à Alger-Centre. Mêmes soucis, même préoccupations. La spéculation sur les prix, revient souvent dans les discussions. Quant aux réactions des marchands de fruits et légumes, ils diront:. «Notre marge de bénéfice est très faible. C'est le marché de gros qui est à l'origine de la hausse des prix». En plus du réseau de distribution, il est aussi question du décalage des saisons par rapport aux produits présentés dans les différents marchés de la capitale, à en croire les marchands de fruits et légumes, qui ne reculent devant rien. Le manque de contrôle est nommément cité, comme cause principale de la spéculation effrénée..